L'agence du bassin hydrographique constantinois Seybouse Mellegue a présenté les résultats d'une enquête commandée par le ministère des Ressources en eau ainsi qu'un plan d'actions de communication à usage domestique, industriel et agricole, dans le but d'inciter à des changements des comportements chez le citoyen quant à l'utilisation rationnelle de l'eau. Ce sont trois partenaires qui ont pris en charge ce chapitre vital de l'eau, à savoir le bureau d'investigation, le ministère de tutelle et l'Union européenne qui a injecté près de 70 millions d'euros dans le cadre de cette coopération. M. Kherraz Khatim, directeur général de Seybouse Mellegue, a rappelé les grands axes du débat dans la consommation de l'eau, tant au niveau de l'usage domestique, agricole ou industriel, avec, pour chaque secteur, des spécificités. Plusieurs partenaires ont pris part aux débats, comme l'Association de défense du consommateur, des universitaires, la représentante du ministère des Ressources en eau, ainsi que des représentants du mouvement associatif. Mais ceux qui ont brillé par leur absence, ce sont les représentants de la Seaco (la société de distribution de l'eau), de l'ONA (Office national d'assainissement), de la santé, de l'environnement ou de l'agriculture, au grand étonnement des présents. Sur un autre volet, M. Mebarki Azzedine, de l'université Mentouri, a précisé lors de son intervention que 70% de l'eau sont réservés à l'agriculture, alors que les 30% qui restent sont partagés entre les ménages et l'industrie. Cette appréciation a été confirmée par les résultats de l'enquête en question qui a été menée d'abord à l'est du pays, aux mois de mai et juin derniers, et dont les résultats devront permettre aux enquêteurs de finaliser complètement leur travail avant la fin de ce mois de juillet, après des visites d'investigation prévues à Alger, Oran et dans le sud du pays. Près de 1700 ménages, plus de 300 agriculteurs et plus de 300 entreprises ont été destinataires d'un questionnaire dans lequel ils ont été invités à répondre à certaines questions pouvant définir leurs besoins en matière d'eau. Les intervenants ont estimé que depuis la construction du barrage de Beni Haroun, l'eau est nettement disponible dans les robinets ; des robinets toutefois à sec, des mois durant, dans certaines agglomérations de la wilaya de Constantine. Un manque qui pousse, par nécessité, les citoyens à ramener de l'eau, parfois douteuse, dans des citernes. Le problème des fuites d'eau a été abordé car touchant plusieurs quartiers de la ville. «Ce sont des fuites d'un débit de 10 à 20 l/s», estiment des spécialités en hydraulique. Les services de la Seaco sont souvent mis en cause du fait de leur lenteur à intervenir. Quant à la facturation, il a été suggéré l'uniformisation des compteurs et l'abolition des forfaits qui, souvent, sont à l'origine de discordes. Du barrage à la station d'épuration et au traitement de l'eau, toutes ces opérations ont un coût que le consommateur doit connaître. On apprend enfin qu'une campagne d'explication à travers des affiches et des spots publicitaires sera lancée incessamment. Reste à établir la qualité de l'eau et les spécificités de chaque région.