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Seule une lutte concertée des pays de la région…
Insécurité dans la bande sahélo-saharienne
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 07 - 2009

La situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne reste une préoccupation sérieuse pour les pays de la région, notamment avec l'entrée en lice des islamistes liés à la nébuleuses Al Qaïda, qui n'étaient, il y a quelques années, qu'une poignée terrée dans le désert et qui ont renforcé leurs rangs de façon inquiétante.
Aujourd'hui, des services de renseignements occidentaux parlent de plus de 150 éléments islamistes violents, qui activent dans cette zone dite «grise», à cause des trafics qui s'y exercent dans l'impunité. Les islamistes qui sévissent ici, et qui ont commencé à faire vraiment parler d'eux en 2006, sont en majorité des ressortissants algériens qui dirigent les quelques groupes formés.
Il y a également des Nigériens, des Mauritaniens, des Tunisiens, des Marocains et des Libyens et peut-être d'autres acolytes des pays comme le Soudan, la Somalie et le Sénégal. Ces ultras son dirigés selon divers témoignages par un certain Abdelhamid Abou Zeïd, Hamadou Abid de son vrai nom, un proche de Abdelmalek Droukdel, le chef de ce qu'on appelle la branche d'Al Qaïda au Maghreb.
La région était, il y a quelques années, soumise aux diktat des contrebandiers en tout genre. Ces derniers profitaient des rébellions des Touareg qui avaient repris au Mali et au Niger, au début de ce siècle, contre leurs gouvernements centraux, pour s'allier aussi bien aux rebelles qu'aux islamistes à qui ils procuraient des armes notamment. Les islamistes comme certains rebelles targuis sont devenus eux-mêmes des trafiquants pour financer leurs activités.
Le commerce juteux des otages occidentaux
C'est en pleine rébellion targuie que les islamistes, en perte de vitesse en Algérie, ont commencé en 2003 à exploiter un nouveau filon, la prise d'otages de touristes européens qui faisaient la traversée du Sahara vers les pays du Sahel. Leur première opération avait été menée dans le désert algérien. Ils avaient alors pris en otages 32 touristes de diverses nationalités européennes.
Traqués par l'armée algérienne, ils avaient alors divisé leurs victimes en deux groupes. Un de ces groupes avait été libéré par les forces de sécurité algériennes après l'élimination d'une partie des islamistes.
L'autre groupe avait été conduit au nord du Mali. Compte tenu du manque de moyens de lutte de l'armée malienne et de l'hostilité du relief de la région de Kidal, mais aussi de la complicité de tribus locales avec qui ces islamistes ont des alliances familiales, les otages y sont restés plusieurs semaines en captivité. Leur libération s'est effectuée après des négociations, contre le versement d'une confortable rançon.
C'est alors que venait de naître un nouveau commerce juteux, celui des otages de touristes occidentaux. C'est justement avec le produit de leurs négociations que les islamistes achètent des armes et des véhicules tout-terrains. Plusieurs autres «affaires» ont suivi, avec le rapt d'autres touristes.
Touristes ou espions ?
Aujourd'hui, au nord du Mali, la rébellion malienne a déposé les armes après de laborieuses négociations avec la médiation algérienne. Seulement, les rebelles sont toujours cantonnés quelque part entre la frontière algéro-malienne, et qui attendent la mise en œuvre des mesures sociales et économiques promises par le gouvernement malien.
Au Niger voisin, il ne reste plus qu'un groupe radical de Touareg, qui active contre le gouvernement central, et même s'il détient des otages militaires, ses méfaits ont cessé, avec l'ouverture du dialogue par le président nigérien. Malgré les avertissements des autorités de leurs pays sur la dangerosité de la région, des «touristes» ont continué à s'y aventurer et à forcément être kidnappés. En janvier dernier, les islamistes ont «cueilli» quatre touristes européens capturés au Niger, à la frontière avec le Mali, et avaient aussi pris deux diplomates canadiens.
Ces deux diplomates et deux touristes, une Allemande et une Suissesse, ont été libérés en avril dans le nord du Mali, bien entendu contre rançon. Quant aux deux autres touristes restants, l'un, Britannique, a été exécuté en juin dernier, parce que, paraît-il, son gouvernement a refusé le chantage financier des islamistes, et le Suisse vient d'être libéré, après d'âpres négociations.
Que font donc les touristes dans cette région à problèmes ? Certains analystes estiment que les personnes qui bravent le danger dans cette zone seraient des agents de renseignements travaillant pour l'intérêt de leurs pays, d'autant que la zone du Sahel, malgré sa dangerosité avérée, n'est pas aussi pauvre en ressources naturelles qu'on le pense.
Si au nord du Niger, les gisements d'uranium sont mondialement connus ; dans le désert malien, les prospections pétrolières sont menées depuis plusieurs années à grand renfort d'investissements. Selon un confrère malien, aujourd'hui le Mali affiche 29 bassins sédimentaires. «Notre sous-sol est actuellement très convoité par les sociétés pétrolières, comme en témoignent les différentes conventions signées ces dernières années. Sur les 29 blocs sédimentaires répertoriés dans le bassin de Taoudeni et à Nara, 20 font l'objet de conventions signées avec des sociétés», rapporte-t-il.
Et d'ajouter que «n'eût été la crise financière, les 9 blocs restants auraient trouvé preneur». Des blocs avaient été initialement attribués à la société australienne Baraka en octobre 2004. Conformément au code pétrolier, les premiers forages devaient avoir lieu dans les quatre années qui suivent la signature des conventions. Il est facile dans ces conditions de deviner pourquoi la région est convoitée. D'abord par les Américains qui ont commencé, dès janvier 2004, à déployer de gros moyens pour «soutenir la lutte des troupes locales» contre le terrorisme.
L'aide a été organisée dans le cadre du programme d'assistance militaire Initiative Pan Sahel (PSI), opérationnel depuis novembre 2003 et doté pour 2004 de 6,5 millions de dollars, selon des sources occidentales. Ce programme vise à aider le Mali, le Tchad, le Niger et la Mauritanie à combattre «la contrebande, les criminels internationaux et les mouvements terroristes», ajoutent ces sources pour lesquelles «quelque 250 t de matériels divers et 350 soldats ont été acheminés dans la région par un pont aérien de deux semaines, à partir de la base aérienne de Rota, en Espagne».
C'est ce qui a fait dire alors à un confrère que «sous le couvert de guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis ont renforcé leur présence en Afrique. Conscient de sa dépendance en matières premières stratégiques, Washington multiplie les accords politiques et militaires avec nombre de pays africains afin de sécuriser ses approvisionnements.
L'armée, les compagnies pétrolières et les sociétés américaines de conseil en sécurité raflent la mise. Face à un activisme qui atteint pourtant son ancien pré carré, la France semble demeurer passive». Or la France n'était pas en reste, puisque Sarkozy a multiplié les visites ces derniers temps au Mali et au Niger. Il faut dire que l'activisme islamiste dans la région semble être «encouragé», parce que sous le couvert d'aider à la lutte contre ce fléau…
Quelle guerre totale ?
Or la défense des intérêts des pays de la région ne peut se faire que si ces derniers joignent leurs efforts dans la gestion sécuritaire commune de ce phénomène et des autres crimes connexes. Ainsi, depuis début juillet, le Mali a lancé une «lutte totale» contre ces groupuscules islamistes, selon l'expression du chef de l'Etat malien, Amadou Toumani Touré, et l'on a annoncé des accrochages très violents qui ont fait des morts de part et d'autres.
«C'est une lutte totale contre Al Qaïda que nous menons actuellement. Je dis bien totale. Sur le terrain, dans la bande sahélo-saharienne, les salafistes et leurs complices qui sont auteurs de multiples trafics sont nos ennemis», a-t-il dit à la presse. Sauf que sans l'aide des armées des pays de la région, comme l'Algérie, qui suit de très près les opérations se déroulant à nos frontières, cette lutte risque de ne pas aboutir à la pacification totale de la région.
Il faut dire que les habitants de Kidal n'aiment pas en majorité ces bandits qui viennent perturber leur quiétude, même s'ils vivent un peu en marge à cause de l'absence de développement local, qui est un facteur encourageant l'enrôlement des jeunes dans les rangs de ces trafiquants.
Le développement de la partie nord du Mali avait fait l'objet, en 2007, d'une conférence internationale au cours de laquelle des promesses de mobilisation de fonds avaient été faites, mais sans suite pour l'heure. Cette rencontre avait recommandé «plusieurs réalisations, notamment des routes, l'aéroport de Kidal, la construction d'écoles, de puits, de centres de santé. Bref, cette rencontre, qui s'inscrivait dans le cadre de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006, n'a ni plus ni moins demandé que le développement du Nord-Mali et singulièrement de Kidal.
Depuis, rien de sérieux n'a été entrepris par le pouvoir. Même les unités spéciales stipulées dans l'Accord d'Alger ne sont pas opérationnelles. Depuis le forum de Kidal, Bamako n'a entrepris aucune initiative pour mobiliser les dizaines de milliards nécessaires au développement du Nord. De plus, les partenaires techniques et financiers qui avaient fait des annonces à Kidal n'ont pas été rappelés pour mettre les fonds déclarés dans la cagnotte», déplore-t-on.
En outre, le chef de l'Etat malien avait lancé une invitation aux dirigeants des pays de la région, pour une conférence au sommet sur la coopération sécuritaire et le développement. Elle avait été préparée par les ministres des Affaires étrangères de ces pays, mais elle tarde à se tenir. Récemment, le ministre algérien des Affaires étrangères a affirmé que cette conférence est toujours d'actualité.
C'est peut-être cette déclaration qui a stimulé l'Union européenne à dépêcher dans la région du Kidal, cette semaine, une mission dite sécuritaire. Selon un responsable local au gouvernorat de Kidal, la mission de l'Union européenne «vient prendre notre avis pour nous aider à lutter efficacement contre les bandes armées et Al Qaïda dans toute la bande sahélo-saharienne». Or la région n'a pas seulement besoin d'une mission sécuritaire, mais d'engagements sérieux des pays du voisinage, en matière de développement. Et c'est hélas ce qui fait défaut !


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