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Du sensationnel au réalisme
Hussein Dey
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 07 - 2009

La juge de Hussein Dey est grave ce mardi, car deux antagonistes ont chacun une version qui donne le tournis. Il s'agit pour le premier d'une tentative de meurtre, pour le second d'un gros mensonge.
Au milieu, le parquet, tel un robot, suit évidemment le premier, c'est-à-dire la victime. Or la présidente de la section correctionnelle n'est pas n'importe quelle magistrate. Elle sait écouter. Elle a l'art de poser les bonnes questions...
Entre deux plaignants, il y a toujours un menteur. Le détenu jure que la victime avait sauté depuis la fenêtre du quatrième étage. «Je ne suis pas assez fou pour me jeter dans les bras d'un crime. C'est faux. Je suis innocent», supplie l'inculpé qui a tendance à paniquer.
La victime jure à son tour que c'est l'inculpé qui l'avait défenestrée à vingt trois heures et quelques minutes. «Après que j'eus refusé sa sale proposition, il s'est mis très en colère et a tenté de me balancer», souligne la victime.
Entre les deux, prudente, vigilante, Nadia Amirouche mène l'interrogatoire. Elle sait ce qu'elle veut et où elle va. Les deux sons de cloche sont disséqués, réentendus, avec toute la rigueur propre à cette juge qui ne fait jamais dans l'expéditif. Or il y a un «mais».
Ce sont les premières déclarations recueillies par les policiers, où la victime aurait déclaré être tombée du quatrième étage. «J'ai perdu l'équilibre», avait-il précisé avant de se contredire en parlant d'une tentative d'attentat à la pudeur.
«J'ai senti qu'il avait l'intention de me sodomiser. J'ai refusé. Il m'a alors poussé depuis le quatrième étage», s'est plaint la victime venue dans un chariot.
Les trois avocats dont deux pour le prévenu se démènent en posant plusieurs questions aux deux parties. Les conseils font en sorte pour que les réponses guident mieux la juge.
- «A propos, victime, comment avez-vous fait pour vous trouver au quatrième étage ?»
- «Il avait un couteau dans une main et un gourdin dans l'autre. Je ne pouvais pas réagir», répond à haute voix la victime, qui est presque coincée au moment où la juge lui demande pourquoi l'a-t-il suivi sans tenter de fuir dans la nuit noire en cette heure tardive de la nuit.
«Les lieux étaient déserts. J'avais peur qu'il ne me poignarde ou qu'il m'assène des coups de gourdin si je tentais quoi que ce soit», reprend la victime qui n'aura alors aucune réponse lorsque la présidente trouve suspect ce saut du quatrième étage. Le prévenu, qui répond avec les bras et les mains, est prié de mieux se tenir.
«Inculpé ! Ici, on juge les gens. Nous ne sommes pas dans une foire ou un cirque. Les gestes qui dégradent une audience sont proscrits», avertit Amirouche, qui a commencé par saisir les tenants et les aboutissants du dossier. Toutes les zones d'ombre avaient été levées par les trois défenseurs qui ont tenté, chacun avec son style, d'entraîner le tribunal dans son terrain.
D'ailleurs, le concept de «tentative de meurtre» n'avait pas été repris par les défenseurs, car il n'est pas à sa place à Hussein Dey mais au Ruisseau, devant une composition criminelle. Il ne restait plus que la victime qui continuait à en parler devant une présidente pas émue du tout car elle sait mieux que quiconque que les sentiments n'ont aucune place dans une salle d'audience.
Elle va même, à l'issue du prononcé du traditionnel dernier mot, décider de mettre en examen cette affaire qui aura pris tout son temps, et c'est tant mieux pour la justice.


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