La décision d'unir leurs efforts face à la nébuleuse d'Al Qaïda au Maghreb a pris forme lors du dernier sommet de l'Union africaine, qui s'est tenu début juillet en Libye. Cette décision dénote la préoccupation ressentie par les pays suite aux multiples rapts d'étrangers de la part des groupuscules terroristes activant sur la bande subsaharienne et dont la connexion avec les divers réseaux du crime organisé n'est plus à démontrer. Devant la multiplication de ces actes et au vu de la récurrence des menaces proférées par l'organisation terroriste, les trois chefs d'Etat se sont concertés pour mettre en commun leurs moyens militaires. L'objectif assigné étant de combattre l'insécurité dans la bande sahélo-saharienne. C'est en filigrane ce qu'a déclaré le président malien, Amadou Toumani Touré, cité lundi dans la presse malienne. «Au dernier sommet de l'Union africaine, avec mes deux aînés, le guide frère Mouammar Kadhafi et le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, nous avons parlé surtout de la situation qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne», a affirmé le président malien dans le quotidien gouvernemental L'Essor. Il va sans dire que cette initiative est tributaire d'une synergie en matière d'échange de renseignements et d'informations entre les trois pays sachant que le renseignement constitue une des armes les plus efficaces. A cet effet, devait indiquer le président malien, «nous avons décidé de mettre en commun nos moyens militaires de renseignements pour combattre ce problème». Il y a lieu de rappeler que la lutte antiterroriste constitue une des priorités du gouvernement algérien. Il est également à rappeler que toutes les tentatives de créer une base militaire US (Africom) entreprise par les Américains ont buté sur un refus catégorique de l'Algérie. Par ailleurs, le gouvernement malien semble avoir anticipé en ordonnant le déploiement de ses troupes. En effet, l'armée malienne a annoncé en juin avoir commencé des opérations dans la bande sahélo-saharienne visant l'anéantissement de plusieurs bandes armées, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon certaines sources, les opérations qui ont ciblés une base d'Aqmi à la frontière avec l'Algérie, dans l'extrême-nord du pays se seraient soldées par l'élimination de 26 terroristes dits «combattants islamistes». Il est fait état du décès de dizaines de personnes en juillet lors d'affrontements avec les groupes armés de l'AQMI. Il est à rappeler que ces derniers six mois, six Européens et deux diplomates canadiens ont été enlevés au Mali et au Niger voisin. Tous ont été libérés, sauf un Britannique qui a été exécuté