Le 7e art a eu une place importante dans ce 2e Festival culturel panafricain. Plus de 120 films de fiction et documentaires (88 longs métrages étrangers, 29 films algériens et 13 courts métrages africains et afro-américains) ont été projetés entre le 6 et le 19 juillet. Le public algérien a eu l'occasion de voir ces films dans les quatre salles de cinéma de l'Office Riadh El Feth (Cosmos, Alpha, Bêta et Mohamed-Zinet) ainsi que deux chapiteaux installés au parc zoologique de Ben Aknoun et à Rouiba. A cela s'ajoutent quatre ciné-bus itinérants à travers les wilayas d'Alger, Blida, Boumerdès et Tipaza. On peut citer quelques titres de fiction tels que Fary l'ânesse (1987) de Mansour Sora Wade, Mascarades (2008) de l'Algérien Lyès Salem, L'Afrique sur seine de Paulin Soumanou Vieyra et Mamadou Sarr, Mère bi (2008) de Ousmane William Mbaye Pour la création d'un Nepad culturel Cependant, le point le plus important pour les gens du cinéma, c'est le financement. Durant le colloque organisé à Alger, les cinéastes africains ont dit leurs mots : «Il faut un autre Nepad culturel pour sauver le cinéma et la culture dans son ensemble.» Les participants à ce colloque ont également demandé la création d'organisations sous-régionales de cinéastes afin de faciliter les choses. Les cinéastes africains ont décidé d'associer l'Union africaine aux assises sur le cinéma qui se tiendront, en 2010, en Algérie. Outre les politiques, les cinéastes font un clin d'œil aux opérateurs économiques afin qu'ils viennent en aide au 7e art. A l'inauguration de ce festival, le chef de département cinéma au Panaf-2009, Karim Aït Oumeziane a indiqué que cette manifestation «contribuera à la relance du 7e art sur notre continent et fera connaître davantage la production cinématographique africaine durant ces 15 jours». Il a qualifié ce festival de «temps fort» pour le cinéma africain, notamment avec la participation de cinéphiles et critiques ainsi que le grand public.
Un fonds de soutien pour le cinéma africain Le succès du Panaf a été salué par le cinéaste sénégalais Mansour Sora Wade. Présent à ce deuxième festival culturel panafricain d'Alger, Mansour Sora Wade a salué une manifestation très professionnelle et très riche pour le cinéma africain. Séduit par le succès algérois, le réalisateur sénégalais n'a pas hésite à présenter le Panaf en modèle pour le Fesman. «Aujourd'hui, l'Afrique est devenue le deuxième plus grand producteur d'œuvres cinématographiques. Les films sont techniquement de bonne qualité, mais lorsqu'on fait les projections, les salles sont vides», a déploré Charles Mensah, président de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci). Evoquant le non-succès de l'une de ses nombreuses œuvres, la Burkinabé Fanta Regina Nacro s'est interrogée : «Je me demande si nos stratégies sont adaptées à nos pays.» Et la réalisatrice de conclure que «pour notre public, nous sommes une entité abstraite, nous n'existons pas». Khalida Toumi, ministre algérienne de la culture a proposé la création d'un fonds de soutien à la coproduction africaine. «L'Algérie, en grande inspiratrice de la redynamisation du cinéma africain, prend l'initiative de réunir un jury interafricain qui sera chargé d'octroyer des aides à quatre projets de longs et quatre autres de courts métrages.» Quant au critique de cinéma et modérateur dans ce colloque, il a déclaré : «On doit regarder vers le Sud. Notre avenir est vers le Sud. Il faut essayer de compter sur nous-mêmes. Un film a besoin d'un montage financier. Il n'y a pas d'anathème à l'encontre des fonds qui viennent aider. Ils sont les bienvenus. Mais qu'on ne soit pas dépendants des autres.» Espérons que toutes ces promesses verront le jour et que le cinéma africain aura la place qui lui sied dans le monde.