Silvio Berlusconi ne sait plus vraiment où se mettre. L'opposition italienne ne se contente plus des pupitres du parlement pour dénoncer les «dérives scandaleuses» du Cavaliere. Elle a fini par franchir le seuil du Sénat pour exiger du président du Conseil italien de mettre de l'ordre dans sa vie privée. Du moins qu'il assume ses encensements en public sur la famille et la religion, ceux-là contrastant nettement avec ses escapades nocturnes et ses soirées privées trop bien arrosées. Qu'il se range ou qu'il fasse preuve d'un peu plus de discrétion, lui a demandé le Parti démocrate, initiateur de la motion de censure. Majoritaire, la coalition conservatrice a finalement obtenu gain de cause, les débats et le vote sur les ébats de Berlusconi sont reportés à une date ultérieure. D'ici la fin de l'été, les partenaires politiques du Cavaliere vont espérer que la fièvre du samedi soir va retomber. S'il n'avait pas encore le poignet dans le plâtre, l'opposition italienne aurait-elle osé demander à Benoît XVI de faire la morale à Berlusconi via une missive papale ? Compte tenu de la campagne des médias, menée par les grands tirages de la presse italienne, il n'aurait pas assez de temps pour la lire. L'hebdomadaire l'Espresso aurait obtenu une nouvelle bande sonore qui confirmerait les «mauvaises mœurs» du Cavaliere. Et bien que son avocat ait comparé ces enregistrements à un «fruit d'une invention», il y a des détails qui ne trompent pas. Qui d'autre que l'épouse Berlusconi peut connaître l'existence d'un lit à baldaquin, «à quatre places», offert par le Premier ministre russe, Vladimir Poutine ? Patrizia D'Addario connaîtrait même la couleur de ses rideaux. Qu'il s'agisse de la triste réalité ou d'un montage de toutes pièces, la cote de popularité du président du Conseil italien est passée sous la barre des 50%. Dans sa chute, traînera-t-elle celle du gouvernement vers le bas ? Aux derniers sondages, elle était encore inchangée. Sauf que le risque zéro n'existe pas, la gauche italienne pourrait bien récolter ce que le Cavaliere aurait semé. Elle raflerait même la mise si la justice italienne venait à se saisir de cette affaire. Quelle que soit l'issue de ce scandale à l'italienne, il n'égalera pas celui qu'avait provoqué l'ancien président israélien Moshé Katzav. Accusé de viol et de harcèlements sexuels, le président honorifique n'a pas réussi à laver son honneur. Il a eu beau clamer son innocence et se dire victime d'un complot, il a fini par être inculpé pour délits sexuels graves. Avant de sortir définitivement par la petite porte et emprunter la voie de garage. A la prochaine session parlementaire, la gauche italienne rechargera-t-elle contre Silvio Berlusconi pour le contraindre à marcher sur les traces de Moshé Katzav ? Tout dépendra de sa conduite durant cet été qui risque d'être chaud. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir