Trois semaines après son triomphe aux législatives, Silvio Berlusconi a prêté serment jeudi devant le président de la République Giorgio Napolitain. Au palais du Quirinal à Rome, le nouveau chef du gouvernement, septuagénaire, accompagné de ses 21 ministres, a souligné la nécessité de mener des réformes “impopulaires” pour éviter une récession, tout en évoquant une lune de miel entre le pays et son troisième retour aux affaires italiennes. Berlusconi a également déclaré la chasse ouverte contre l'immigration illégale. Enfin, il a promis de mettre fin à la crise des déchets à Naples. Pressé d'arriver au pouvoir pour sortir l'Italie de ses difficultés, Silvio Berlusconi a envoyé un premier signal au pays en présentant en un temps record la liste de son gouvernement, des fidélissimes du Cavaliere. Une première en Italie où d'habitude les consultations duraient des semaines. Berlusconi présentera mardi son programme au Parlement et sollicitera la confiance qui sera votée mercredi par les députés et jeudi au Sénat. C'est maintenant que les choses difficiles commencent, a souligné le quotidien économique romain Il Sole-24 Ore. À la veille de son départ, le ministre de l'Economie sortant a averti que l'Italie, en panne de croissance et l'un des pays les plus endettés d'Europe, aurait encore besoin de 10 ans d'efforts pour assainir ses finances. Berlusconi devra convaincre Bruxelles pour un prêt d'urgence pour éviter la faillite. L'ample victoire des législatives et une opposition (gauche et ailes humanistes du catholicisme) déchirée offrent à Berlusconi des marges de manoeuvre quasi illimitées, mais cette fois-ci, il n'aura aucune circonstance atténuante car il ne pourra pas rejeter sur personne d'autre la responsabilité d'un éventuel échec. D. B.