Lors d'un point de presse qu'il a animé hier à l'université de Mostaganem, en marge des travaux du colloque international célébrant le centenaire de la tariqa alawiya, cheikh Khaled Bentounes, guide actuel de la voie soufie, a lancé un appel pressant aux croyants afin qu'ils sortent de l'Islam d'étroitesse d'esprit. «J'invite les musulmans à sortir de l'Islam d'étroitesse d'esprit et promouvoir l'Islam de la tolérance et de la paix», a déclaré M. Bentounes en s'appuyant sur le verset coranique «Nulle contrainte en matière de religion». L'orateur s'en est pris aux wahhabites qui, selon lui, manipulent l'Islam, alors qu'ils ne proposent rien de positif à la société. «Ces gens donnent une image déplorable de l'Islam à travers le monde», regrette le conférencier. Concernant l'islamophobie des occidentaux, M. Bentounes affirme que si l'Occident a peur des musulmans, les musulmans n'ont pas peur de l'Occident. «Nous n'avons pas peur du débat, parce que nous sommes des gens civilisés. Et entre civilisations, il y a dialogue : c'est l'esprit contre esprit», déclare le guide de la voie soufie. Rappelant que l'Islam est la religion du dialogue, qui invite à respecter l'autre, l'orateur explique que toute critique qui provient de l'ennemi «nous aide à mieux se comporter et guérir les maux que nous ne voyons pas de nous-mêmes». «C'est l'autre qui est le miroir qui montre nos défauts et nos qualités», indique cheikh Bentounes. Refusant l'enfermement des musulmans, le conférencier rappelle que le Prophète (Qsssl) a créé une oumma qui regroupait aussi les juifs et les chrétiens. Le guide de la voie soufie, qui refuse d'inscrire son action dans une quelconque polémique avec les extrémistes, précise que le plus important aujourd'hui est de «construire l'avenir de nos enfants». «Je refuse de perdre mon temps dans la polémique au moment où nos enfants meurent tous les jours en traversant la méditerranée. La harga est le résultat de l'échec d'une société qui est basée uniquement sur une critique négative», déplore l'orateur. Et de s'interroger : «Par quoi nous contribuons dans le monde d'aujourd'hui en matière de la science et des technologies ? Où sont nos intellectuels et nos savants ? Ils sont tous partis en Occident parce que là-bas il y a la liberté d'écrire, de parler et de critiquer.» La journée d'hier a été consacrée à la Terre où sont intervenus plusieurs spécialistes et professeurs. Dans son intervention, Ahmed Boucenna, directeur du laboratoire de recherche en physique de l'université de Sétif, a expliqué que le réchauffement climatique est un passage naturel puisque la Terre passe par de grandes saisons climatiques. «L'homme n'a rien à voir dans le réchauffement climatique», a précisé le conférencier. La journée d'aujourd'hui sera consacrée à l'éducation d'éveil.