Quel que soit leur volume d'affaires, les banques algériennes ont été priées d'augmenter substantiellement leur capital. C'est ce que nous a déclaré Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), contacté par nos soins, qui a affirmé que les banques préparées à cette nouvelle réglementation ne sont pas encore «repérées». «La Banque d'Algérie a donné, en effet, un délai de cinq mois (fin décembre 2009) aux institutions économiques privées exerçant en Algérie pour se présenter aux autorités notoires avec un niveau de capital fixé à dix milliards de dinars au minimum pour les banques et à trois milliards et demi pour les établissements financiers», précise-t-on de même source et ce, sur recommandation du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) qui a établi ce nouveau règlement. Quant aux banques déjà prêtes à présenter un tel capital, M. Benkhalfa a déclaré qu'il est encore trop tôt pour parler de banques «préparées à cette nouvelle réglementation». Celle-ci nécessite des mesures pour être appliquée définitivement d'où la nécessité de donner le temps indispensable pour que toutes les banques et établissements concernés atteignent le capital exigé. «Ce qu'on appelle dans le jargon bancaire international» le ticket d'entrée», a souligné notre interlocuteur, ajoutant que la Banque centrale et la Banque libanaise sont considérées comme deux banques possédant le ticket en question. Chaque banque a, en outre, son propre rythme et sa propre situation qui évolue différemment. Les autres banques, celles qui «se préparent», auront le temps d'atteindre l'objectif visé, de sorte que d'ici le début de l'année 2010, toutes les institutions concernées auront un capital plus élevé. Pour le moment, la Badr, BNP Paribas et El Djazaïr ont lancé des requêtes demandant l'augmentation de leur capital au CMC qui a autorisé une hausse spécifique (le capital de la Badr a été fixé à 33 milliards de dinars, celui de BNP Paribas à 6,5 milliards de dinars et celui d'El Djazaïr à 4,5 milliards de dinars). Ce genre d'engagement, selon M. Benkhalfa, protégera les déposants, notamment les établissements, les entreprises étatiques ou privées, ainsi que les ménages, en leur assurant une garantie considérable et ce, hormis le fait qu'il représente un élément d'extension de la plate-forme financière qui va fortifier, à coups sûr, l'économie algérienne. «Il s'agit d'un signal aux institutions financières, notamment les banques, qui assureront leur rythme de façon à se conformer aux banques étrangères», a souligné le délégué général de l'Abef, concluant que la hausse du capital des banques ne fera que du bien à notre économie.