50 000 fellahs non touchés par la décision du président de la République relative à l'effacement des dettes, décidée le 28 février lors de sa rencontre avec les fellahs à Biskra, alors que les transformateurs dans l'agroalimentaire y ont été inclus, n'a pas laissé indifférents les représentants de la profession, notamment le secrétaire général de l'union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, et le président de la chambre nationale de l'agriculture, Ould El Hocine, ce dernier ayant déclaré sur la chaîne III qu'il allait ester en justice les responsables de la Badr. Hadj Djaâlali, président de la chambre de l'agriculture de la wilaya de Aïn Defla, se dit solidaire avec son président en signalant que la banque a privilégié ses propres intérêts par rapport à ceux des fellahs, appelés à garantir la sécurité alimentaire. «Les institutions bancaires et particulièrement la Badr devaient associer les représentants des fellahs pour l'étude des dossiers et considérer ces représentants comme des partenaires à part entière», ajoute-t-il, en soulignant que ces institutions bancaires ont bien exploité les informations transmises par les chambres à travers le territoire national. M. Djaâlali fera remarquer «qu'en ignorant les difficultés sur le terrain et les problèmes rencontrés par les fellahs et les éleveurs, les banquiers ont traité cette affaire sur documents seulement et sans l'avis d'une quelconque partie, pas même celle du ministère de tutelle.» «Cette situation décrédibilise les institutions de l'Etat», dit un gros fellah qui de surcroît n'est pas concerné par l'effacement des dettes puisqu'il est à jour avec sa banque. «Ce sont les petits fellahs et les petits éleveurs victimes des années de sécheresse et de la hausse des prix des aliments du bétail qui n'avaient pas réussi à rembourser leurs dettes dans les délais contractuels», précise ce fellah. Le président de la chambre de l'agriculture de Aïn Defla s'étonne que les aviculteurs soient exclus de ce programme,«Faut-il rappeler aux banquiers que la majorité des aviculteurs pratiquent cet élevage dans les régions montagneuses souvent loin des agglomérations et que les poulaillers ont été la cible des terroristes ?», s'interroge notre interlocuteur, en avisant qu'il n'est pas trop tard pour que les banques corrigent leur erreur en insistant pour que «les gens de la profession donnent leur avis».Les fellahs, quant à eux, savent à quoi s'en tenir : le consommateur payera les pots cassés.