La courbe montante des prix des légumes, fruits et viandes devient le souci permanent de tous les ménages aux revenus faibles, et spécialement à l'approche du mois de Ramadhan. Un mois où l'Algérien consacre plus de 90% de son budget aux produits frais à la consommation. En bref, la mercuriale inquiète de plus en plus les ménages les plus modestes. «C'est le mois de Ramadhan, il faut bien manger pour pouvoir tenir debout toute la journée», estime Mourad, père de famille fonctionnaire et habitant Chéraga (Alger), où il fait généralement ses courses. «Il faut un repas complet pour la personne qui jeûne ; c'est-à-dire de la viande tous les jours, un dessert…» «Malheureusement, la viande et les fruits deviennent de nos jours un luxe pour les fonctionnaires comme moi», déclare Mourad, avant de nous quitter pour aller s'imprégner des nouveaux prix affichés. Les prix se sont stabilisés pour cette semaines, mais qu'en sera-t-il à la veille du mois sacré ? «Comme d'habitude, ces marchands n'attendent que cette occasion pour s'enrichir», affirme Alia, rencontrée au marché Ali Mellah du 1er mai (Alger). «Vous verrez, la tomate qui est à 60 DA/kg passera à 100 DA, la courgette de 70 à 120 DA, alors pour les fruits, spécialement les pruneaux et les amandes, n'en parlons pas. Si au moins nous pouvions mettre de côté quelques kilos. Ce sont malheureusement des produits périssables, sauf bien sûr la pomme de terre qui a atteint 50 DA le kilogramme, c'est quand même inabordable», conclut la jeune maman. Selon cette dernière, les prix ne sont pas les mêmes dans tous les marchés, ni la qualité d'ailleurs. «Mon mari, quand il ne travaille pas, préfère aller s'approvisionner du côté de marché tnach, à Belouizdad, ou encore du côté de Laâqiba. Il faut dire que les prix sont plus accessibles.» Alia affirme que la bonne tomate est cédée à 50 DA, le poivron à 70 DA, la laitue à 30 DA, la courgette à 70 DA, la carotte à 45 DA, l'oignon à 35 DA, les aubergines et la betterave à 35 Da, les haricots verts à 100 DA. «Ce sont des produits de bonne qualité. Vous pouvez même trouver moins cher, sauf qu'il y a toujours foule dans ce marché.» Les prix des légumes sont également abordables sur ce marché. Le raisin coûterait entre 70 et 100 DA, les bananes 130, les pommes 100 DA. Ces tarifs sont nettement abordables par rapport à ceux affichés au marché d'El Harrach, où le kilo de raisin «cardinal» est à 160 DA, alors que le muscat est cédé à 200 DA, les pêches à 180 DA, les figues à 200 DA, la nectarine à 200 DA. Pour trouver des légumes et des fruits à des prix raisonnables, l'algérois n'hésite pas à faire quelques kilomètres de plus. Pour la viande, c'est un souci de moins pour Alia, car son mari s'en occupe. «Chaque année, il égorge un mouton. Ça nous revient beaucoup moins cher. Pour varier le menu, j'achète de temps en temps un poulet dont le prix oscille entre 280 et 350 DA, mais le poisson est trop cher de nos jours.» Il faut dire que les prix de la viande rouge ont augmenté de façon remarquable durant cette dernière semaine. De 750 à 900 DA pour la viande bovine alors que la viande ovine varie entre 750 et 800 DA. Et même si la valse des prix est devenue chose banale pour le consommateurs algérien, elle demeure cependant la discussion qui anime toutes les rencontres des ménagères, impuissantes devant la hausse des prix.