Athmane est poursuivi par Messaoud qui a l'âge de son neveu. L'enjeu, Amel, une secrétaire fraîchement fiancée à la victime qui ne veut plus que l'inculpé joue à la... dsara avec la poupée Amel. Insultes et menaces sont le lot d'une demande légitime. Voilà un père de famille qui avance vers la cinquantaine, brun, beau gosse qui sympathise avec Amel Z. vingt-sept ans, secrétaire. Ce père de famille est devant le juge du pénal pour répondre des délits d'insultes et de menaces, faits prévus et punis par les articles 299 et 284 du code pénal. La victime n'est autre qu'un jeune universitaire de vingt-neuf ans, le fiancé de Amel Z. qui n'a rien d'une allumeuse ; et pourtant c'est par sa faute que Athmane et Messaoud sont entendus à la barre. - «Que s'est-il passé pour en arriver là ?», articule le président à la moustache raide et noire. Ici le président de la section correctionnelle s'est adressé à Athmane, cet inculpé qui ignore tout des us et coutumes, des juridictions, car il a très tôt commencé à marmonner, à gesticuler, à protester, et la victime, Messaoud, était «heureux» d'entendre son adversaire «hurler» par moments car il n'a pas encore digéré l'inculpation, lui le grand Athmane, brun, beau gosse et tout et tout. «Monsieur le président, je ne lui ai rien fait. Nous avions échangé des propos déplacés et chacun est reparti de son côté. Ce n'est que le lendemain, alors que j'étais avec ma jeune collègue, qu'il s'est arrêté à mon niveau au volant et a craché dans ma direction. J'ai vu rouge et je...» - «Oui, oui et maintenant, vous êtes au vert et risquer de rire jaune», plaisante le juge qui a su prendre le procès en main, ayant compris que la jalousie de l'un et de l'autre allait s'estomper juste après le mariage ou la rupture, tout dépend de Messaoud qui allait déclarer au magistrat qu'il ne pouvait pas supporter que Athmane prenne Amel par le cou ou encore qu'il lui tapote la nuque en guise de dsara ! Non ! Plus près du comique que du drame. Et pourtant ! Et pourtant le vacarme soulevé par Athmane, qui a fait preuve d'impatience et de... redjla durant tout le temps qu'auront duré les débats, des débat houleux côté Athmane, et sereins côté Messaoud qui avait eu l'occasion lui aussi de vider son cœur en se disant triste d'avoir attiré l'attention de «tonton Athmane», que Amel était désormais fiancée et qu'il fallait qu'il cesse le carrousel de sa dsara ! «Ne m'appelle pas tonton !», avait rugi l'inculpé en direction de Messaoud qui a eu un sérieux coup de main de la jeune représentante du ministère public. «Comment voulez-vous qu'il vous appelle ?», dit-elle en battant des cils.L'inculpé baissa les yeux, le ton, la voix et même le nez, lui Athmane qui venait de se faire rappeler à l'ordre par la procureur, agacée par le «cinéma» de l'inculpé qui allait nier avoir menacé Messaoud, lequel avait demandé seulement le dinar symbolique en guise de réparation et qu'il s'éloignera de la fiancée. Et le juge de reprendre : «Demandez aussi à votre future épouse de mieux se tenir dans ses relations avec l'entourage.» Le procureur réclame six mois de prison ferme.Le dernier mot de Athmane aura été : «Je suis innocent !» Pour clore le tout, le président met en examen l'affaire, une triste affaire rigolote, décidément.