Pour son 48e anniversaire, qu'il a voulu tout en discrétion, Barack Obama a reçu un cadeau inespéré des mains d'un camarade démocrate qui a occupé lui aussi le fauteuil du bureau ovale. L'ancien président Bill Clinton est rentré de Pyongyang avec les deux journalistes américaines condamnées à douze ans de travaux forcés par le régime nord-coréen. Par sa grâce présidentielle, le vieux Kim Jong-Il a-t-il tendu assez sa main pour atteindre celle de Barack Obama ? La libération des deux journalistes de Current TV, média cofondé par Al-Gore, ne préserverait pas le régime communiste de l'isolationnisme dont il continue de payer les frais pour comportement provocateur. Mais bien que l'ancien président démocrate ait présenté sa mission comme étant humanitaire et d'ordre privé, néanmoins, elle constituerait un éventuel bon élément déclencheur pour une reprise du dialogue sur le nucléaire militaire nord-coréen. A six ou à deux ? Jusqu'au jour d'aujourd'hui, Washington s'est gardé de fournir une quelconque réponse à l'exigence de Pyongyang sur la question d'un futur dialogue direct. Ce qui est certain, le saxophoniste a réussi un carton plein en se rendant dans le dernier bastion du communisme. Son succès donnera-t-il des idées à d'anciens de ses homologues pour tenter le même pari dans d'autres contrées ? La famille de la jeune universitaire française, détenue en République islamique d'Iran, serait ravie de savoir que l'ancien président Jacques Chirac serait en train de se préparer pour aller chercher la lectrice d'Ispahan. Mais le pari semble trop risqué, voire impossible. Au moment où Mahmoud Ahmadinejad est officiellement investi par le parlement iranien pour un second mandat présidentiel, se poursuit le procès collectif d'opposants au régime. A en croire le président de la ligue des droits de l'homme iranienne, ce procès n'est autre qu'une «version téhéranaise des procès de Moscou» organisés sous Staline en URSS de 1936 à 1938. La détention de Clotilde Reiss risque de se prolonger, tout comme celle des trois Américains, parmi eux un journaliste, qui viennent d'être arrêtés à la frontière irano-irakienne. Seront-ils traduits devant la justice iranienne pour espionnage ? Au tribunal de Khartoum, c'est un tout autre supposé délit grave qui est retenu contre la journaliste Loubna Hussein. Elle risque quarante coups de fouet pour avoir enfreint la loi islamique. La nature du délit ? Elle a osé porter un pantalon en public ! Bien que cela change du débat en suspens sur le port de la burqua en France, toujours est-il que la journaliste soudanaise est sous le coup d'une probable flagellation. Comme le saxophoniste Clinton ne peut pas être partout, d'autant que Loubna Hussein est de nationalité soudanaise, y aura-t-il une autre personnalité, ne serait-ce que pour assister à son procès que le tribunal a jugé nécessaire d'ajourner ? Même s'il le voulait, Bernard Kouchner ne sera pas le bienvenu au Soudan où son éinterventionnisme humanitaireé n'a pas fait de tourbillons au Darfour. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir