Une fillette de quatre ans fait les frais d'une moche séparation. Les parents jouent au chat et à la souris. Entre temps, la petite fille grandit dans un climat empoisonné... La maman refuse de remettre la petite fille à son père qui se voit ainsi être frustré de l'exercice du droit de visite. Rabia Benamrane, la présidente de la chambre correctionnelle d'Alger voit rouge : - Alors, prévenue. On joue avec l'avenir de la fille. A quatre ans, elle ne connaît pas son père ? Qu'avez-vous à dire à ce sujet et ne me parlez surtout pas du divorce et de ses causes. Ici il s'agit d'une tentative d'envoi vers un avenir sombre d'une fillette, mitraille la juge. - Ce n'est pas vrai. La coïncidence a voulu que je déménage deux ou trois fois durant ces quatre ans et il n'a jamais tenté de voir sa fille. Le preuve ? Nous nous sommes vus au tribunal en décembre 2008. J'ai été relaxé et depuis, à ce jour fin mars 2009, il n'a jamais mis les pieds chez mon père à la volonté de voir notre fille, avait répondu l'ex-épouse. Les trois magistrats semblèrent avoir saisi ce dossier. Seul Mohammed Farek, le procureur général regrette d'emblée ces comportements que d'abord la morale réprouve. Avant de plaindre la justice qui a autre chose à faire que de perdre son temps à rapiécer des familles, il dit : «Les ex-amoureux deviennent ennemis avec une seule victime». Les enfants qui grandissent avec un lourd préjudice et les faits du jour sont graves. «L'article 328 est à lui seul éloquent et n'a nullement besoin d'un réaménagement quelconque. Le parquet requiert la peine demandée au niveau du tribunal, ce qui a fait que l'appel est là», dit-il. «Il est impératif de condamner cette mère à une peine de prison de un an assortie du sursis et que cela lui serve de leçon à l'avenir» avait ajouté le procureur général qui va faire comme s'il ne suivait plus les débats lors de la plaidoirie de l'avocate de la prévenue. L'avocate de la défense, Maître Choufi axe son intervention que ce papa ne s'est jamais inquiété sur le sort de la fille âgée de quatre ans. «Lorsqu'elle sort avec lui, elle revient avec un sentiment qu'elle vient de quitter un étranger, pas un papa. Et ce papa adore voir sa fille lors des audiences pénales juste de quoi éviter d'exercer son devoir de père biologique», s'est franchement écriée Maître Razika Choufi qui avait pris le temps, la liberté et l'audace de revenir au tribunal dont le juge avait très bien compris que les poursuites allaient dans un non-sens car il avait estimé qu'aucune maman au monde ne rêvait pas de voir ses enfants évoluer, grandir dans un environnement sain, serein, loin des turbulences qui suivent toute séparation, toute cassure d'un couple et tout divorce, même s'il avait eu lieu dans la fameuse coquille appelée «divorce à l'amiable» ou encore «par consentement mutuel». Face à une Benamrane éberluée et fort contrariée, l'avocate du papa victime, s'est longuement attardée sur une question de la juge : -Qu'est-ce donc que ces comportements ?- Oui, madame la présidente, madame et monsieur les conseillers, la loi prévoit et ce, selon les termes clairs de l'article 328 du code pénal, que «quand il a été statué sur la garde d'un mineur par décision de justice exécutoire par provision ou définitive, le père, la mère ou toute personne qui ne représente pas ce mineur à ceux qui ont le droit de le réclamer... est puni d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de cinq cents à cinq mille dinars», avait martelé Maître Choufi qui aura eu connaissance, huit jours plus tard du verdict qui aura été la confirmation du jugement, la relaxe.