Un dispositif de contrôle des plus drastiques visant à assener un coup dur aux fraudeurs et autres filous sévissant dans le domaine commercial sera opérationnel dès le premier jour de Ramadhan. Le mécanisme en question se dévoile sous une forme de coordination d'efforts entre les services de sécurité, police et gendarmerie, les bureaux d'hygiène relevant des APC et bien sûr les 5000 agents de contrôle dont dispose le ministère du Commerce. C'est la directeur de la réglementation au niveau de ce département, Yahiaoui Ali, de passage hier au forum de la radio Chaîne II, qui a fait part d'une telle mobilisation pluridisciplinaire à mettre en branle tout au long du mois de jeûne. L'objectif gagé à travers la mise en place de ce dispositif se traduit par l'idée de sanctionner sévèrement, notamment en recourant à des peines de prison, tout dépassement nuisible à la bonne pratique commerciale telle que réglementée par les autorités publics. L'invité de la radio Chaîne II parle d'un programme d'action qui est d'ores et déjà peaufiné et dans lequel sont consignées les différentes missions qui seront attribuées au personnel mobilisé dans le cadre de ce dispositif déjà évoqué. La répression de la fraude, mission principale du dispositif spécial Ramadhan Un programme qui inclut dans ses premières lignes la nécessaire réglementation de la pratique commerciale via le recours à un contrôle rigoureux des prix et de la qualité des produits de la consommation, explique encore M. Yahiaoui. «Les principales missions de ce dispositif s'articulent essentiellement autour de l'objectif de la répression de la fraude, et ce, en vue d'en finir avec les cas multiples de défaut de facturation, de rétention de stock et d'abattage clandestin notamment», fait savoir M. Yahiaoui. Prévisions du plan quinquennal dans le secteur du commerce Deux raisons principales expliquent, selon le même intervenant sur les ondes de la Chaîne II, le recours à la mise en place de ce dispositif comme étant une option à faire valoir durant tout le mois de Ramadhan. La première a trait à cette idée largement défendue hier par le directeur de réglementation au ministère du Commerce et selon laquelle il y a abondance en matière de produits de la consommation, notamment en matière de viandes rouges dont des quantités considérables sont actuellement emmagasinées en prévision du mois de Ramadhan. Autrement dit, toute augmentation des prix pendant le mois de jeûne est injustifiée et celle-ci ne peut découler que de ces milieux occultes «excellant» dans la spéculation. «La production nationale répond largement aux besoins», tonne M. Yahiaoui. Ce dernier soutient que même si les prix des produits de la consommation sont soumis à cette règle intraitable de l'offre et de la demande, «il reste qu'une bonne régulation du marché est toujours la bienvenue». La deuxième raison justifiant le recours à la mise en place d'un contrôle draconien opérationnel dès le début de Ramadhan trouve son plein sens dans le sillage de la lutte contre l'informel. En fait, selon toujours M. Yahiaoui, 35% de la totalité des quantités des fruits et des légumes produits en Algérie sont commercialisées via les circuits informels. Dans le même cadre de lutte contre l'informel sévissant dans le domaine de la commercialisation des produits de la consommation, l'invité de la Chaîne II souligne que le ministère du Commerce envisage le recrutement de quelque 7000 agents de contrôle au courant des trois ans à venir. De plus, il est prévu dans le cadre du programme quinquennal tracé par ce département la construction d'une cinquantaine de marchés de gros «dont quatre d'envergure nationale et 24 d'intérêt régional», explique M. Yahiaoui. Il est question aussi dans le cadre du même programme quinquennal de la réalisation de 1838 marchés couverts de proximité et de 19 laboratoires de contrôle, dont 13 sont actuellement en construction.