Pendant le mois de Ramadhan, les habitudes des Algériens subissent nombre de changements, concernant surtout la nourriture, puisque la contrainte du jeûne impose aux ménages un menu spécial. Autour de cette mutation, le paysage commercial essaye de s'adapter. Plusieurs commerçants optent pour un changement d'activité, en investissant dans d'autres créneaux comme la vente de gâteaux traditionnels propres au Ramadhan, que sont la zlabia et le kalbelouz. Fidèles à la tradition et malgré les restrictions de la loi, les commerçants de gâteaux traditionnels, dont la zlabia et dérivés, s'organisent et s'installent déjà dans la plupart des villes du pays dans un remue-ménage qui n'est pas des moindres. Quelques commerces naissent à l'occasion dans des locaux libres alors que d'autres changent d'activité. Mais il demeure, dans les deux cas, que la grande majorité des commerçants ne se conforment pas à la loi. Les textes de loi existent, mais… Pourtant, celle-ci est très claire à ce sujet. La loi du14 août 2004, relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, prévoit des amendes allant de 20 000 DA à 200 000 DA, en plus de la fermeture du local. A priori, la loi oblige les commerçants qui changent d'activité à régulariser leurs registres du commerce sous peine d'une annulation d'office dudit document. Par ailleurs, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui vient toujours gêner le développement du commerce organisé. Mais ce genre de commerce saisonnier invite plus d'un à méditer sur la situation. Surtout si on prend en compte le fait que la loi, qui permettait d'exercer une activité saisonnière contre une simple dérogation des services de l'APC, ne l'accepte plus et oblige les commerçants à assainir leurs registres ou du moins à les établir pour ceux qui n'en possèdent pas. L'activité s'anime Une activité justifiée par les commerçants, compte tenu de leur situation de chômeurs, qui ne leur offre que la brèche du Ramadhan afin de subvenir aux besoins de leurs familles, puisque finie cette période, les citoyens ne s'intéressent plus à ces produits. Comme à l'accoutumée, les tractations vont bon train afin d'acquérir un local libre pour s'installer. Ainsi les enchères ne font que monter puisque les confectionneurs de zlabia sont invités à débourser des sommes importantes pour s'offrir un endroit. Par ailleurs, d'autres sont d'ores et déjà installés, invitant les citoyens à s'accoutumer à leurs produits, et rien qu'en sillonnant les quartiers populaires d'Alger, on peut remarquer l'apparition de cette activité, qui commence à prendre une certaine ampleur. Face à l'indisponibilité de locaux réglementaires, nombre de vendeurs élisent domicile dans des lieux qui ne répondent à une aucune norme d'hygiène, dont le raccordement au réseau d'eau potable. Comme il est de coutume dans cette activité, beaucoup de commerçants ignorent les règles sur la conformité des matières premières, notamment en ce qui concerne les périodes d'utilisation des huiles de friture, ce qui ne peut mener qu'à des conséquences désastreuses, vu l'exposition des consommateurs à moult complications, se traduisant généralement par des intoxications alimentaires. En contrepartie, plus d'un remarquera que cette période est propre à la tradition, consistant à la transformation des devantures de cafés (fermés pendant la journée) en étalages servant à exposer les gâteaux traditionnels à l'air libre et à la merci de la poussière et des rayons du soleil.