Le plan de circulation continue de susciter la colère aussi bien des transporteurs que des usagers. Il y a quelques jours, une délégation d'anciens opérateurs sur la ligne Oran - Aïn Turk s'est déplacée à la direction des transports pour protester contre ce qu'ils ont qualifié de plan inique, conçu et adopté sans consultation des concernés (transporteurs et usagers). En effet, conformément au nouveau plan qui s'inscrit dans le sillage d'une nouvelle organisation entrant dans le cadre des travaux de réalisation du tramway d'Oran, le terminus du centre-ville de transport urbain a été transféré vers Paradis Plage, et une nouvelle desserte (St- Rock Cap Falcon) a été mise en place. Ces nouvelles dispositions, présentées comme la solution aux problèmes que connaît la circulation automobile dans la corniche oranaise, ont été mises en œuvre depuis le 1er août. Des transporteurs que nous avons approchés n'ont pas été tendres envers la direction des transports qui ne les aurait pas associés aux débats précédant la mise en place de cette nouvelle organisation. «Ils (la direction des transports, ndlr) ont ignoré nos organisations et nos représentants syndicaux et ont invité à la réunion de coordination un opérateur qui n'active même pas sur cette ligne», diront-ils. Plus critique, ils ne manqueront pas de souligner que pour apaiser leur colère, le directeur par intérim des transports leur a demandé de patienter jusqu'au 31 août, date de la levée de cette organisation prévue uniquement dans le cadre de la saison estivale. «Nous savons tous que ce n'est pas une mesure temporaire et qu'elle est conçue pour durer. Elle pénalise aussi bien l'usager que le transporteur. Le site prévu pour abriter la nouvelle station se situe dans un endroit retiré propice aux agressions. Un passager qui descend le soir doit parcourir une longue distance où il n'est pas à l'abri d'une attaque de malfaiteurs. Même la station des taxis a été délocalisée, ce qui contraint aujourd'hui les chauffeurs à déposer leurs clients sur le bas-côté de la route à grande circulation qui relie Oran aux Andalouses», diront des protestataires. Les transporteurs, qui ont sollicité l'aide de la section d'Oran de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et du Syndicat national des transporteurs (SNTT), menacent de recourir à un arrêt de travail et d'observer un sit-in, à partir de demain, devant le siège de la direction des transports d'Oran. «Nous leur avons soumis toutes nos doléances, et si nous ne voyons rien venir, nous serons contraints de recourir au débrayage», annoncent-ils.