C'est un Abderrahmane Koubi tout animé de disponibilité et de passion pour la discussion que nous avons rencontré cette semaine à Sétif, à l'occasion de son passage au théâtre municipal, dans le cadre des soirées ramadhanesques. Cheikh Abderrahmane est plus que sexagénaire, il apprécie la vie et les gens. Dans les coulisses du théâtre de Sétif, des jeunes, l'air grave, par respect à la personne de l'hôte de Sétif, défilent par petits groupes et par intermittence, car ils tiennent à saluer le maître et à lui rendre un hommage respectueux. C'est une occasion unique pour certains. Abderrahmane Koubi apprécie l'hommage, car pour lui c'est la preuve que le chaâbi est immortel. Selon lui, le chaâbi vit à longueur d'année à Alger et sa périphérie, à l'étranger, à l'ouest et à l'est du pays, à l'instar de Sétif où le genre musical du terroir artistique et culturel algérien profite d'un attrait particulier. Abderrahmane Koubi nous le dit dans cette interview, et il en est très fier. Abderrahmane Koubi à Sétif durant le Ramadhan, c'est devenu une tradition ? Oui, Sétif est une ville merveilleuse, les jeunes apprécient de plus en plus le chaâbi. En dehors des soirées de Ramadhan, je venais par le passé animer des soirées au théâtre municipal ou dans les salles de cinéma. Nous avons l'impression que le chaâbi ne survit que grâce au Ramadhan. Qu'en pensez-vous ? Pas du tout. Le chaâbi est toujours vivant et animé à longueur d'année, même en dehors de Ramadhan. Vous ne le remarquez pas parce que cela se passe à Alger et sa périphérie et pas forcément dans des cérémonies officielles. Il y a des fêtes continuellement, on fait 2 à 3 soirées par semaine. A l'étranger aussi, nous sommes souvent invités. On ne s'en plaint pas, el hamdoulillah. Est-ce que vous portez un pseudo qui se rapporte à la périphérie de la capitale, Kouba ; en d'autres termes nous voudrions connaître un peu plus cheikh Abderrahmane Koubi... Oui, bien sûr (rire). Abderrahmane Koubi est actuellement à la retraite et ne fait que l'art. J'ai 64 ans. Mais pour ce qui est de mon nom, je ne porte aucun pseudonyme. Je n'ai jamais changé de nom. Je suis issu d'une famille de Bab El Oued, (Notre Dame d'Afrique) où je compte deux oncles artistes et musiciens. Donc je crois que le chaâbi est dans le sang. Voilà… Y a-t-il du nouveau dans le domaine de la production ? Il y a toujours du nouveau dans le chaâbi. Mais dans le domaine des CD, il ne faut pas que j'enregistre chaque année, je le fais une fois toutes les 2 ou 3 années, le temps que le produit circule un peu. Pour le cas des fêtes et des invitations, ce sont évidemment les qacidates du terroir de Sidi Lakhdar Benkhlouf, El Maghraoui et ainsi de suite. Quelle est la relation que vous entretenez avec les autres chouyoukh ? Normale (rire). Nous entretenons une relation tout à fait normale, on se rencontre, on se dit bonjour et ça s'arrête là.