Alors que le mois de ramadhan court vers la fin de sa première moitié, les clubs algériens du championnat de la division 1 se distinguent par une affligeante inefficacité offensive. Normal, nous diriez-vous, le mois de jeûne ne permet pas aux joueurs de s'exprimer convenablement sur le terrain. C'est l'argument type, celui qu'on commence à entendre bien avant le début du mois sacré. Nous avons le souvenir des matches disputés dans les années 60 et 70, là où le ramadhan ne posait pas autant de problèmes qu'aujourd'hui. Les matches se jouaient en après-midi, des fois sous un soleil de plomb, et les joueurs nous sortaient des matches de bonne facture. Qu'on arrête de se justifier parce que c'est le ramadhan qu'il faut être ménagé. Dans les écoles, les cours ne durent aujourd'hui que 45 minutes et ne débutent qu'à 9h00, alors que dans les années 60 et 70, les élèves algériens allaient à l'école et au lycée de 8h00 jusqu'à 17h00 durant le mois sacré. Cela veut-il dire que les Algériens étaient moins musulmans que maintenant ? Absolument pas. Ce n'était qu'une question de bon sens et de volonté qui ont complètement disparu de nos jours. Pour revenir au football, on remarquera que les clubs de la division 1 semblent s'être mis en grève, au point de ne plus attaquer dans les matches. Depuis le démarrage du championnat le 6 août, on a disputé 4 journées au cours desquelles 34 matches se sont joués. Deux rencontres ne peuvent être comptabilisées, à savoir CABBA-MCA de la 2e journée qui n'était pas allée à son terme et qui avait vu la Ligue nationale donner match perdu aux deux clubs, et USMAn-ESS de la 4e journée qui n'aura lieu que le 8 septembre prochain. Lors de ces 4 journées, 58 buts ont été inscrits, ce qui nous donne une moyenne de 1,7 but par match. Une véritable misère. Après une première journée assez prolifique en buts (24 en 9 matches soit 2,6 buts par match), on a eu droit, à trois journées d'une stérilité des plus marquées. C'est ainsi que lors de la 2e journée on a inscrit 13 buts en 8 matches (1,6 en moyenne) puis 13 autres buts au cours de la 3e journée mais en 9 matches (1,4 par rencontre) pour atteindre le chiffre ridicule de 8 buts en 8 matches (1 par match) lors de la 4e journée qui vient de se disputer. Les clubs avaient parlé de chaleur estivale puis du mois de ramadhan demandant à jouer en nocturne parce que, selon eux, le spectacle est meilleur. On a accédé à leur souhait et on leur a servi le nocturne mais rien n'a changé. Les matches de la D1 sont toujours médiocres et représentent une honte pour le football. Et avec ça il se trouve des entraîneurs à gesticuler sur le bord du terrain en train de faire semblant de donner des consignes à des joueurs qui n'ont presque aucune notion en matière de tactique. Chez nous, ce sont les joueurs qui devraient payer les spectateurs pour qu'ils viennent au stade voir leurs piètres prestations. Cet avis peut paraître dur mais il traduit la réalité du terrain qui montre bien que le football est à l'image d'un certain laisser-aller qui s'observe dans la vie de tous les jours. Sauf que là on a affaire à des joueurs et à des entraîneurs qui émargent moyennant des centaines de millions de centimes. Qu'on ne se moque pas, alors, des gens. Au cinéma, il arrive qu'un film soit qualifié de navet mais assez rarement. En D1, tous les matches sont des navets.