A chaque nouvelle saison, la problématique des stades refait surface dans le football national, surtout en ce qui concerne les clubs de la capitale où il y a un véritable déficit en la matière. Il n'y a qu'à voir toute la polémique qui s'est enclenchée au sujet de la domiciliation du derby algérois comptant pour la première journée du Championnat national entre l'USMH et le MCA. Après que plusieurs stades ont été évoqués, finalement cette rencontre s'est jouée à Rouiba. Pour dire toute la difficulté qu'il y a à «dénicher» un terrain qui puisse abriter un match à risque. Bien évidemment, il y a également le fait que certains responsables locaux refusent de recevoir de telles rencontres. Les risques de dérapage ne sont pas à écarter et le football algérien fait désormais peur dans certains cas. Et des clubs se retrouvent ainsi en train d'errer de commune en commune à la recherche d'un stade pour recevoir leurs adversaires. Il n'y a qu'à rappeler la mésaventure qu'a vécue le MCA, durant la phase retour de la saison dernière, après la fermeture du stade du 5 Juillet, le 31 janvier. Le club avait, dans un premier temps, opté pour le stade de Koléa avant d'atterrir à Bologhine. D'autres équipes ont vécu pire. Durant la saison 2006–2007, le Paradou AC, qui venait tout juste d'accéder en division une (une très grande performance puisque le club a été créé seulement une dizaine d'années auparavant), avait joué presque toute la saison en dehors de ses bases. Et pour cause, le stade d'Hydra, où le club avait l'habitude de jouer auparavant, n'avait pas été homologué. D'ailleurs, selon les responsables du club, c'est cette situation qui a fait que l'équipe a rétrogradé en DII aussitôt après. Il est difficile pour les joueurs d'évoluer convenablement sur un terrain sur lequel ils ne s'entraînent pas. Ils ne trouvent pas leurs marques facilement. De plus, il est clair que jouer à domicile permet toujours de s'assurer un nombre de points bien déterminé. Pour en revenir à l'actuelle saison, il est utile de rappeler qu'auparavant tous les derbys algérois se jouaient au stade du 5 Juillet. Ce dernier étant fermé pour travaux –à ce propos, il faut dire qu'ailleurs il est anormal qu'un stade soit fermé pendant plus de six mois pour la réfection de sa pelouse–, ces clubs devront opter pour d'autres terrains. Et c'est là que réside tout le problème. La Ligue nationale de football vient de décider que les derbys algérois ne devront pas se jouer dans des stades d'une capacité inférieure à 10 000 places. De fait, les stades de Zioui, pour le NAHD, et du Premier Novembre d'El Mohammadia, pour l'USMH, sont exclus. Bien évidemment, cette décision est des plus sages puisque de telles rencontres attirent les grandes foules et se jouent souvent dans un climat de tension. Mais, en l'absence d'un grand stade comme celui du 5 Juillet, même les autres trouveront des difficultés à abriter ces matches. Pour les autres empoignades, bien sûr, ces clubs recevront normalement dans leurs antres. Des stades dépourvus d'éclairage L'autre problème auquel font face la majorité des clubs est celui relatif à l'éclairage. Pour la première journée du championnat, qui s'est joué jeudi dernier, toutes les rencontres ont eu lieu à 17h. Seule la JSK a joué à Tizi Ouzou à 19h. Il est clair que, même à 17h, les joueurs auront du mal à évoluer normalement vu les grandes chaleurs de ce mois d'août. La meilleure solution aurait été de faire jouer ces rencontres en nocturne. Mais, comme il est de notoriété, la majorité des stades ne disposent pas d'un système d'éclairage ou, pour ceux qui l'ont, il ne fonctionne plus. Pour rappel, la JSK avait entamé les travaux de réparation du système d'éclairage de son stade vers la fin de la saison écoulée. Actuellement, tout fonctionne le plus normalement du monde. L'ESS aussi reçoit ses adversaires en nocturne. Si l'équipe sétifienne a joué, jeudi dernier face à l'ASK, à El Harrach c'est parce que son stade est momentanément fermé pour travaux. Il rouvrira ses portes très bientôt. Quelques autres équipes reçoivent également en nocturne, à l'image de l'USM Annaba, mais cela reste valable pour un nombre réduit de clubs. D'ailleurs, il est utile de signaler que les troisième et quatrième journées du championnat sont programmées, respectivement, pour les lundi 25 et jeudi 29 août prochains. Jouer par cette chaleur deux matches en l'espace de trois jours sera certainement très pénible pour les joueurs. La chose se compliquera davantage durant le mois de septembre puisqu'il coïncidera avec le mois sacré de ramadhan. Comment les footballeurs pourront-ils jouer, tout en jeûnant, par une chaleur suffocante ? Bien évidemment, les uns et les autres tenteront toujours d'incriminer les autorités locales qui «refusent» de débourser de l'argent pour installer ou réparer l'éclairage des stades. Mais là, il est utile de préciser que la majorité de ces derniers sont gérés directement par les clubs. Et quand ça ne l'est pas, les dirigeants ont une autorité directe sur l'enceinte sportive. Combien coûterait l'installation d'un nouveau système d'éclairage pour que certains dirigeants évoquent l'absence de moyens financiers ? Il est clair que, quelle que soit la somme, ça n'atteindrait pas, peut-être, le prix d'un seul ou de deux joueurs recrutés durant l'intersaison. Hormis quelques rares clubs qui ont fonctionné la saison dernière avec un budget ne dépassant pas les sept milliards, à l'image du NAHD, tous les autres consomment plus de dix milliards de centimes. Certains comme la JSK, l'ESS, le MCA ou l'USMAn dépassent même la barre des vingt milliards. Il est anormal qu'en 2008 des stades algériens soient dépourvus d'éclairage. Une telle question ne se posera jamais ailleurs. Pour finir, il faut dire que l'autre problème qui résulte du fait de faire jouer les matches durant cette période en diurne est l'absence du public. Si quelques-uns fréquentent les plages durant l'été, d'autres, en revanche, préfèrent rester chez eux au lieu de s'exposer à cette chaleur. Surtout quand la rencontre est télévisée. On se souvient du peu de supporters qu'il y avait, durant le mois de juillet dernier, au stade de Tizi Ouzou, lorsque la JSK recevait le club camerounais des Astres de Douala pour le compte du second tour des huitièmes de finale de la Coupe de la CAF. Pourtant, la rencontre avait débuté en fin d'après-midi. Pour rappel, en mai dernier, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait organisé un «brainstorming sur le football national» durant lequel les participants avaient évoqué la nécessité, dans un proche avenir, d'instaurer une sorte de cahier des charges pour les clubs qui accèdent en division une ou deux. A partir de là, les autorités footballistiques du pays devraient réfléchir à obliger les clubs à avoir un stade qui dispose d'un éclairage. Sinon, il est clair que les choses n'évolueront pas ou évolueront à un rythme très lent… A. A.