La rentrée sociale s'annonce houleuse. La reprise de la contestation est, encore une fois, à l'ordre du jour de l'activité des différents syndicats de la Fonction publique. En effet, après l'annonce faite par les syndicats de l'éducation de reprendre la contestation juste après la rentrée des classes, voilà que ceux du secteur de la santé promettent de revenir à la charge dans l'espoir de faire aboutir leurs revendications. «Cette rentrée ne sera pas différente des précédentes. Les fonctionnaires sont toujours en colère. La situation s'est aggravée encore plus ces derniers mois avec les différents évènements qui ont été défavorables à la promotion du pouvoir d'achat des Algériens», s'accordent à dire les syndicalistes de la santé. Snapsy : protestation ou justice Le syndicat des psychologues n'a pas caché son désarroi après plusieurs mois d'attente de la promulgation du statut particulier de la corporation. Son secrétaire général affirme que les promesses tenues par le ministre de la Santé n'ont pas été concrétisées à ce jour. S'ajoute à cela le refus de l'instauration du dialogue qui complique davantage la situation. «Le ministre nous a affirmés que le statut des psychologues a été adopté par le conseil de gouvernement la première semaine de juin. Trois mois après, aucune trace de ce décret n'a été trouvée dans le Journal officiel», a expliqué docteur Keddad, SG du syndicat des psychologues, avant d'enchaîner : «Nous avons demandé douze fois une audience au ministre de la Santé mais il n'a toujours pas répondu à notre appel. Ce qui n'est pas le cas pour les autres syndicats avec qui le dialogue a été entamé.» Les négociations sur le régime indemnitaire n'ont toujours pas été lancées. «Après toutes les promesses tenues et le combat que nous avons mené, une situation pareille pousse à la dégradation de la relation entre la corporation et la tutelle», a encore ajouté M. Keddad. Une assemblée générale des psychologues est prévue après le Ramadhan. «Nous avons deux alternatives : entamer une action en justice contre le ministère et la Fonction publique ou tout simplement renouer avec la protestation», a-t-il souligné. Le porte-parole du Snapsy relève «l'absence de volonté» pour la satisfaction des revendications exprimées par les différents corps de la Fonction publique. «A ce jour, 30 statuts seulement sont prêts sur un total de 53 statuts particuliers de la Fonction publique. Ce qui a demandé 18 mois de travail. Il reste encore 22 autres statuts en suspens, on se demande quand tout cela sera finalisé pour entamer le travail sur le régime indemnitaire. A ce rythme, on a l'impression que ça va prendre une éternité», a-t-il expliqué. M. Keddad dénonce la négligence des attentes des fonctionnaires qui sont souvent «très urgentes». «Le citoyen est toujours laissé à la traîne. Il ne bénéficie d'aucune protection de la part des pouvoirs publics, lesquels ne répondent pas à temps et avec l'efficacité requise», dira M. Keddad. Notre interlocuteur affirme avoir transmis une lettre au président de la République et au Premier ministre, «mais aucune suite n'a été donné à notre requête», a-t-il précisé. SNPSP : la situation stagne Le Syndicat national des praticiens de la santé publique a fait le constat sur la stagnation de la situation depuis plusieurs mois. «Nous avons relevé le non-avancement des choses. Ce n'est qu'hier que nous avons appris que les réunions, au niveau de la Fonction publique, ont repris pour finaliser le travail entamé sur les statuts», nous dira docteur Merabet, SG du SNPSP, en soulignant qu'aucune échéance n'a été encore arrêtée pour la remise du travail. Sur les autres chapitres, notre interlocuteur affirme que la question du régime indemnitaire n'est toujours pas à l'ordre du jour. Idem pour ce qui est de la question des droits syndicaux, où le syndicat n'a enregistré aucune avancée en la matière. «Il n'y a eu règlement d'aucun des cas exposés lors des réunions avec les responsables du ministère de la Santé», a-t-il précisé. Le SNPSP compte réunir son bureau national après l'Aïd afin de poursuivre le travail de la structuration du syndicat au niveau de la base. Ce travail consiste à tenir des assemblées générales aux niveau des wilayas. «Notre conseil national se tiendra à la fin de cette opération pour examiner la situation et décider des actions à mener», a-t-il expliqué. La coordination sera relancée A propos de la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, nos interlocuteurs affirment que l'idée est toujours maintenue. «Nous sommes attachés à la relance de la coordination car nous sommes convaincus et conscients de son importance. Le travail syndical est basé sur la solidarité et l'action commune qui a une plus importante force sur la scène nationale», a-t-il indiqué. Toujours dans le même contexte, M. Keddad dira que des contacts sont en cours entre les différents membres de cette coordination pour examiner les voies et moyens de sa relance. «Nous tenons à le faire. La coordination nous donnera plus de force et d'initiative», a-t-il affirmé. Le SG du SNPSP souhaite l'élargissement de cette coordination à d'autres syndicats qui vont se joindre dès la prochaine rentrée sociale.