Rien n'est encore tranché pour l'ensemble des syndicats composant le front social. Le retard accusé dans la promulgation de certains statuts des corps de la Fonction publique et la promulgation des régimes indemnitaires risquent de perturber très sérieusement le fonctionnement des secteurs concernés. Les syndicats autonomes ne comptent pas rester les bras croisés et semblent déterminés à poursuivre la lutte en vue de faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. C'est dans cette perspective que plusieurs réunions sont programmées pour les prochains jours par les syndicats de l'éducation et celui de la santé en vue de mettre au point un programme de contestation. En effet, après le gel de la grève menée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) le 24 mars dernier, le syndicat compte revenir à la charge en organisant une nouvelle action. La décision sur la forme de cette protestation devra intervenir à l'issue de la réunion du bureau national du syndicat qui aura lieu lundi prochain. «Nous sommes obligés de reprendre la protestation car nos problèmes n'ont toujours pas été réglés et nos revendications n'ont pas trouvé satisfaction auprès des pouvoirs publics» expliquera le Dr Lyes Merabet, secrétaire national du SNPSP. Il rappellera dans ce contexte que le dialogue tant prôné par les pouvoirs publics n'a pas été concrétisé sur le terrain. «Nous avons gelé notre mouvement de grève avec l'espoir d'entamer un dialogue avec notre ministère de tutelle sur nos revendications. Mais rien n'a été fait à ce jour. Nous n'avons pas été contactés par le ministère de la Santé qui pourtant a fait beaucoup de promesses dans ce sens. Ce qui nous amène à constater l'absence de volonté de la part des pouvoirs publics de trouver une solution à nos problèmes» a-t-il expliqué. «Nous ne sommes pas des hors-la- loi. Nous demandons que les lois de la République soient appliquées et que les revendications des fonctionnaires que nous sommes et que nous représentons soient écoutées et surtout solutionnées» a encore ajouté le syndicaliste. Il s'insurge contre le mépris affiché par les pouvoirs publics à l'égard des syndicats autonomes. «Les pouvoirs refusent de dialoguer avec les syndicats autonomes et de les reconnaître comme partenaires sociaux» a encore ajouté le Dr Merabet. Parallèlement à cela, le syndicat est en train de préparer son congrès qui aura lieu avant le 15 mai prochain. Il appellera, par ailleurs, les autres syndicats des autres secteurs, notamment ceux affilés à la coordination des syndicats autonomes, à dépasser les conflits individuels et les considérations personnelles pour organiser une action forte et commune qui donnera du poids à leurs actions répétitives. Les mêmes préparatifs sont entamés chez l'intersyndicale des syndicats autonomes de la Fonction publique. Une réunion est prévue vendredi prochain à Alger entre les cinq syndicats pour examiner les propositions qui seront faites par chaque organisation en vue d'élaborer un programme d'action prochainement. «L'objectif de cette réunion est de tenter d'unifier les actions et d'opter pour un programme commun» a expliqué M. Iddir Achour, porte-parole du CLA. «Même sans l'accord des autres syndicats, nous, enseignants du CLA, sommes obligés de reprendre la protestation pour faire valoir nos revendications socioprofessionnelles. Des assemblées générales seront tenues avant la fin du mois d'avril pour décider de la forme à donner à notre protestation. Il est question de choisir entre la reprise des grèves, le boycott des examens ou de la correction du bac» a encore ajouté M. Achour. L'ordre du jour de la réunion de vendredi porte également sur les préparatifs de la commémoration de la Journée internationale du travail. La poursuite du débrayage est aussi annoncée par les syndicats des professeurs, docents et maîtres- assistants, qui s'abstiennent d'encadrer les examens pour les étudiants en sciences médicales, en attendant de reprendre la grève des soins. Même climat chez les psychologues, qui reprendront la grève dès samedi prochain.