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Autrefois, les muphtis encourageaient les chanteurs
Ramadhan musical
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 09 - 2009

Qui a dit que la religion musulmane renie la musique et le chant ? Cette pensée, qui a fait son entrée en Algérie à la fin des années 1980, continue de faire quelques victimes. Il faut rappeler qu'au début du siècle, le muphti d'Alger, cheikh Mustapha El Kebabti, auteur des célèbres chansons Saraqa el ghosno et Men ybat eyra'ï lahbab, était parmi les plus grands défenseurs de la musique andalouse.
Les premières associations culturelles algériennes ont été créées avec l'appui des imams et des muphtis d'Alger. Ne sait-on pas que Omar Racim, qui a consacré la plus grande partie de sa vie à l'enluminure du Coran au niveau de l'imprimerie de Mourad Rodossi et faisait l'appel à la prière dans un style andalou, était un grand peintre ?
Abderrahmane El Djilali aime l'andalou
Plus près de nous, le muphti Abderrahmane El Djilali, qui a produit et animé l'émission religieuse «Ra'y Eddine» pendant plusieurs décennies, aimait écouter la musique, notamment andalouse, et reste proche de plusieurs artistes.
D'ailleurs, il connaissait tellement le chant andalou que l'Office national des droits d'auteur lui avait fait appel, au début des années 1980, pour être parmi les membres les plus importants de la commission chargée de corriger les textes andalous. Cheikh Eddahaoui, qui a été également un animateur à la radio pendant une longue période, était un homme de religion qui n'avait aucun complexe à côtoyer et à plaisanter avec les artistes.
Cheikh Mohamed Eddahaoui était, par ailleurs, le neveu du savant syrien cheikh Saïd Ramadhan El Bouti. Il est à noter aussi que beaucoup de nos artistes étaient et sont de très bons religieux. On peut signaler le cas de Hassan El Hassani, qui était un pratiquant n'ayant jamais oublié de faire sa prière à l'heure, même pendant les tournées théâtrales et les tournages de films.
La plupart des premiers poètes du melhoun et du hawzi étaient de grands hommes de religion. C'est le cas de Sidi Boumediene, Ben M'saïb et Sidi Lakhdar Benkhlouf qui reste le meilleur exemple pour montrer que les religieux ont toujours mis à profit les belles voix, les belles mélodies et les musiques pour mettre en valeur les textes traitant de religion, d'amour ou d'autres sujets sociaux.
Bien que la plus grande partie de ses qaçaïd sont dédiées au prophète Mohammad (QSSSL), Sidi Lakhdar s'est transformé en véritable historien en écrivant Qesset Mezeghran, un long poème de 400 vers dans lequel il met en image l'histoire de la bataille de Mazagran au mois d'août 1558, entre les Espagnols et le chef de la marine algérienne Hassan Agha, le fils du célèbre Kheireddine.
Sidi Lakhdar Benkhlouf, qui vivra 125 ans, a appris le Coran dans une zaouïa près de Mostaganem et s'est imprégné de cette éducation soufie qui prône l'écoute de l'autre et encourage les gens à montrer leur joie lors des fêtes, notamment religieuses et familiales.
Les muphtis invités d'honneur
Dans les zaouïas, on assistait à des soirées où des chanteurs accompagnés par les qessadine (chorale) semaient la joie autour d'eux tout en chantant des textes sur la Kaâba, le Prophète (QSSSL). A Alger, Blida, Médéa et Cherchell, la majorité des imams et muphtis étaient les invités d'honneur lors des fêtes de mariage ou autres animées par des soirées musicales.
D'ailleurs, le muphti Mustapha El Kebabti, qui est l'auteur de beaucoup de poèmes, avait lui-même encouragé les artistes à bien garder le patrimoine culturel andalou. C'est justement en se déplaçant entre Bab El Oued et Bouzaréah, où il devait assister à une soirée à Sidi M'hamed Mejdouba, que le muphti avait écrit la belle chanson Saraqa el ghosno.
L'ancien président de l'association El Mossilia, Sid Ali Ben Mrabet, était lui-même un élève du muphti Baba Amer, enterré à Sidi M'hamed, à la mosquée de Kouba.
Dans un passé récent, tous les imams et muezzins, notamment du rite hanafi, préféraient les airs andalous en lisant les sourates du Coran et lors de l'adhan (appel à la prière). Le muphti Baba Amar, qui a été témoin aux côtés du muphti Tchanderli pour l'islamisation du cithariste Benoît Lafleur, ne lui avaient jamais déconseillé la pratique de la musique puisqu'ils étaient eux-mêmes des mélomanes.
Sami Youssef,une star religieuse
Aujourd'hui, il y a une nouvelle vague d'artistes ayant compris qu'on peut facilement être un bon religieux tout en continuant à chanter et à pratiquer l'art, notamment la musique. Au niveau mondial, le chanteur Sami Youcef fait fureur avec ses chansons destinées à un public jeune.
En Algérie, une grande partie des chanteurs, notamment andalou, chaâbi et malouf, ne trouvent aucune difficulté à montrer leurs capacités vocales et instrumentales.
L'un des meilleurs exemples est le chanteur Cheikh Ghafour, qui serait proche de la confrérie Hibria de Cheikh Belkaïd et dont le père était un cheikh de la Zianiya. Le portrait de ce dernier se trouve à la zaouïa de Kenadsa, à Béchar.
L'intérieur de cette zaouïa, dont la bibliothèque est bien gérée par le professeur Tahiri, est décoré par les portraits des chefs de confrérie, mais aussi de chanteurs et musiciens de la région de Béchar. Il serait si beau qu'un jeune imam fasse la surprise en obtenant un disque d'or tout en continuant à diriger la prière du vendredi.


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