La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT) a dénoncé la proposition faite par la commission installée au ministère de la Justice pour décider des modalités et de la mise en application du système de quotas pour la représentativité de la femme dans les assemblées élues. «Cette commission a proposé au président de la République de légiférer par ordonnance. C'est la meilleure manière d'éviter le débat autour du sujet et de connaître les avis des uns et des autres sur la question» a répliqué Mme Louisa Hanoune, lors d'une journée consacrée à un débat autour de deux thèmes, en l'occurrence «la représentativité des femmes dans les assemblées élues» et «l'immigration clandestine». Ces deux conférences ont été organisées avant la clôture de l'université d'été du Parti des Travailleurs (PT), qui se déroule depuis jeudi à Zéralda. La secrétaire générale du parti a plaidé à la faveur de l'ouverture d'un grand débat autour de cette question. En plus de l'enrichissement du sujet et l'éclairage qui va apporter l'échange des idées, «ce débat sera une occasion pour le peuple de connaître les tendances de chaque formation politique à la base des arguments qu'elle va présenter, et pourra ensuite faire son choix» a-t-elle ajouté. La SG de cette formation a rappelé les positions de sa formation politique quant au système de quotas, lancé depuis la dernière révision constitutionnelle. «Nous ne sommes pas contre le système de quotas mais nous avons besoin d'ouvrir un débat national et de préciser certains aspects» a-t-elle ajouté. Louisa Hanoune est revenue sur l'expérience des algériens avec l'application des dispositions du code de la famille en 1984. «Ça a été un véritable désastre pour les femmes et pour la société toute entière. C'est à partir de cette date qu'a commencé la dégradation de la situation de la femme alors que quelques années auparavant, les algériens luttaient pour les libertés et l'épanouissement» a-t-elle précisé. Le code de la famille a été, pour la SG du PT, une répression légitime et légale à l'égard des femmes» a-t-elle ajouté. Louisa Hanoune a plaidé pour la révision radicale du code de la famille tel que cela a été le cas pour le code de la nationalité, qui a été complètement modifié. «Il y a beaucoup de contradictions entre les articles de la constitution et les dispositions du code de la famille. L'article 31 fixant la représentativité de la femme avec l'article 29 de la constitution évoque l'égalité, qui est une règle universelle» a-t-elle expliqué. Louisa Hanoune estime que l'application du système de quotas ne va pas protéger la femme. Elle propose la mise en place préalable de certaines conditions qui permettent d'éviter des dérives. Son application nécessite, selon Louisa Hanoune, l'intervention et la présence de l'Etat qui doit réglementer tout cela et éviter des situations de «promotions individuelles» qui risquent d'être généralisées. Elle propose aussi une protection sociale et économique de la femme avant de mettre en œuvre ce système. «Il faut réunir les conditions favorables. La femme souffre d'autres problèmes comme la fragilité de l'emploi, l'insuffisance de protection sociale, l'absence des droits politiques et autres. Il est important qu'une solution soit trouvée à ces problèmes avant de passer à l'application de ce système» a-t-elle indiqué. Ces conditions permettent, selon la SG du parti, d'éviter une représentation superficielle et artificielle de la femme.