Soucieux de réduire la facture et stopper les importations inutiles, le gouvernement a introduit plusieurs mesures dont les dernières en date sont les dispositions décidées dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. Or, l'on constate que ces importations dites «inutiles» se poursuivent, notamment dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. En effet, l'Algérie vient d'épuiser une partie des quotas qui lui ont été accordés dans le cadre des contingents tarifaires avec l'UE pour l'année 2009. 50 contingents tarifaires épuisés Du 1er au 9 septembre, l'Algérie a importé 50 produits figurant sur une liste de 79 positions. L'importation de certains produits, pourtant inutiles en cette période de l'année, a été effectuée, à l'image des agrumes, des fruits secs et des amandes. 400 tonnes d'oranges, de mandarines, de pamplemousse et de citron ont été importées début septembre, coïncidant avec l'ouverture des contingents tarifaires. L'Algérie a épuisé également plus de 93% de la quantité de pomme de terre de semence, ce qui correspond à 42 000 tonnes. Parmi les autres contingents totalement consommés, figurent le lait en poudre, les fromages de fonte pour la transformation de type italien et le gouda, les amandes, les fruits secs. Même le contingent relatif aux confitures, gelées, marmelades, purées et pâtes de fruits, obtenues par cuisson avec ou sans sucre ou d'autres édulcorants a été utilisé. Le sucre et le blé, premiers produits entièrement consommés Le sucre et le blé sont parmi les premiers contingents tarifaires consommés. Ainsi, l'Algérie a importé au cours des trois premiers jours de septembre 100 000 tonnes de blé dur et 300 000 tonnes d'autres types de blé. Le cas du sucre est similaire à celui du blé eu égard à l'importation de la totalité de la quantité accordée dans le cadre des contingents tarifaires, soit 150 000 tonnes. Ce cas précis est constaté chaque année lors de l'ouverture des contingents. Seuls les importateurs en profitent Cependant, les répercussions sur le marché algérien ne se font jamais ressentir puisque les prix du sucre, de la levure, des fromages, des amandes ou autres n'ont jamais été révisés à la baisse, alors qu'ils ont bénéficié d'une exonération de droits de douane. Ces produits ne se distinguent pas des autres qui ne sont pas exempts des taxes douanières, font remarquer des économistes joints à ce sujet. «Les importateurs sont les seuls bénéficiaires de ces exonérations», a-t-on relevé de même source. Pour les agrumes importés, les prix qui seront proposés sur le marché seront nettement plus élevés que ceux produits localement. Les agrumes algériens nettement moins chers L'agriculture algérienne, même très peu subventionnée, voit les prix de ses agrumes notamment meilleurs que les prix européens subventionnés. Cependant, cet avantage absolu que le pays doit à son climat et au faible coût de sa main-d'œuvre est sacrifié par l'accord d'association qui a joué, pour ce faire, sur les quotas. Un déséquilibre entre les échanges est flagrant puisque la pomme de terre primeur peut entrer en Europe libre des droits de douane dans les limites d'un quota de 5000 tonnes/an et uniquement entre le 1er janvier et le 31 mars, alors que la pomme de terre de semence accordée à l'Algérie dans le cadre des contingents est de 45 000 tonnes. Notre pays ne parvient toujours pas à exporter les produits agricoles qui lui sont accordés dans le cadre des contingents tarifaires. Par ailleurs, notre pays a importé 60 tonnes de poussins dits d'un jour destinés à la reproduction et la ponte, des vaches laitières et des génisses pleines. Pour rappel, le contingentement tarifaire est un système de limitation des marchandises pouvant bénéficier de préférences commerciales. Il permet de limiter les quantités qui seront admises en réduction totale ou partielle des droits de douane et des taxes d'effet équivalent (DAP). Une fois le contingent atteint, les importations ne seront pas refoulées mais dédouanées dans les conditions de droit commun, c'est-à-dire avec acquittement des droits et taxes inscrits au tarif. L'octroi des préférences se fait selon le principe appelé «premier arrivé, premier servi» qui consiste à permettre le dédouanement des importations aux conditions privilégiées jusqu'à ce que les quantités fixées par le contingent soient atteintes. Les importations effectuées après la date d'épuisement du contingent sont admises avec paiement des droits et taxes. La date d'enregistrement de la déclaration est le critère d'allocation des quantités.