Des experts dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) remettent en cause le dernier classement de l'organisation américaine Business Software Alliance (BSA) qui place l'Algérie à la 64e place mondiale de la compétitivité du secteur des TIC. En effet, dans un classement réalisé auprès de 66 pays, l'Algérie n'a devancé que deux pays : le Nigeria et l'Iran. «Classer l'Iran, un pays qui maîtrise les TIC, en dernière place remet en cause la crédibilité de l'étude effectuée par l'organisation américaine», affirme Mébarek Boukaba, président du consortium GIC-Touiza Télécom. M. Boukaba, également PDG de la société Saad.net, s'interroge si les visées réelles de ce classement n'ont pas pour objectif une quelconque manipulation. «Il est vrai que notre pays accuse un retard dans le secteur mais le classer en bas de l'échelle n'est pas juste», souligne M. Boukaba. Parmi les facteurs évoqués par l'organisation américaine pour justifier son classement, il y a tout d'abord la non-disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée dans le secteur, alors qu'en matière de ressources humaines, explique notre interlocuteur, l'Algérie possède une main-d'œuvre et des cadres très compétents. «D'ailleurs, dans ce domaine, l'Algérie exporte des cadres aux USA et au Canada», souligne M. Boukaba, qui appelle à revoir les grilles de lecture des sondages et des classements qui s'effectuent dans tous les domaines. L'Algérie, qui s'inscrit, selon notre source, dans la modernité et le développement, a mis en place une stratégie «e-Algérie 2013» qui consiste à renforcer l'infrastructure de télécommunication à très haut débit, à accélérer l'usage des TIC dans l'administration publique, à développement des mécanismes et des mesures incitatives permettant l'accès des ménages et des très petites entreprises aux équipements et aux réseaux des TIC… «Avec cette stratégie, l'Algérie rattrapera tout le retard qu'elle a accusé dans le secteur des TIC», explique le président de Touiza Télécom. Et d'ajouter : «Au début de l'année prochaine, l'Algérie démarrera plusieurs chantiers de contenu, c'est d'ailleurs ce qui nous manque.» Pour rappel, l'organisation américaine, dans son classement, s'est basée sur les facteurs suivants : infrastructures technologiques de haut niveau, une législation favorable au développement du secteur, une liberté d'initiative avec une disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée dans le secteur. Par ailleurs, Business Software Alliance a souligné que le piratage informatique reste très élevé en Algérie.