C'est ce que note, en filigrane, la fondation du 8 mai 1945, dans un communiqué rendu public. Dans un passage, la fondation remet en cause les relations bilatérales dites de «fraternité et d'amitié, nouées entre les parlementaires algériens et français», soulignant, dans ce sillage, que «ces liens sont truffés de malices et de malhonnêteté», révélant par ailleurs «l'anachronisme dans lequel nous évoluons». C'est en réaction à un projet de loi (création de la fondation pour la reconstruction de la mémoire de la Guerre d'Algérie par les harkis) initié par 48 députés dans la perspective d'amender l'article 5 de la loi du 23 février 2003 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, interdisant, par conséquent, le statut reconnu de harki, tout outrage ou usage de ce terme par les médias ou par autre individu est considéré comme insulte. La même loi reconnaît et confirme la qualité de harki comme un devoir envers une nation et non comme une trahison ou une collaboration. Le communiqué, paraphé par Kheiredine Boukherissa, président de cette fondation, met en exergue la menace pesant sur les relations algéro-françaises déjà envenimées, indiquant que «la France s'adresse non seulement aux Français mais fait signe aux Algériens puisque le terme en lui-même est d'origine algérienne». Par ailleurs, le communiqué indique que les députés français à l'origine de l'amendement de cette loi tentent de mettre en garde toute personne de traiter de «traître ou de collabo» les harkis qui, dorénavant, seront protégés par la loi. Pire, la loi pénalisera les personnes les traitant de harkis. Le communiqué se termine par un appel lancé par la fédération à l'endroit des institutions de l'Etat et des parlementaires algériens afin que des mesures «courageuses» soient prises à travers des textes parlementaires dans le but de réaffirmer les revendications légitimes.