Les détenus de la prison de Sidi Bel Abbès ont vécu samedi une journée particulière. Alors que ses codétenus dormaient encore, un des pensionnaires a tenté de suicider durant la nuit de vendredi à samedi. L'acte était prévisible, ont indiqué certains détenus à leurs avocats. Le prisonnier, en détention provisoire pour l'assassinat de son ami au Ramadhan, souffrait depuis sa détention d'un traumatisme psychique. Il aurait avalé plusieurs pièces métalliques alors que la quarantaine de ses codétenus, avec lesquels il partageait la cellule, dormaient. C'est le choc pour tous, même si au fond tout le monde affirme que «l'acte était prévisible». Pour les responsables de l'administration, il n'y a aucune information sur les circonstances de cette tentative de suicide. Ce douloureux événement n'est pas un cas isolé dans cet établissement pénitentiaire. Que s'est-il passé au juste ? Dans une salle d'une quarantaine de prisonniers en attente d'un procès, chaque nuit, la victime, souffrant de troubles psychiques, ne cessait de crier et de s'agiter, empêchant les autres de dormir. Selon l'avocat, il existe dans les prisons algériennes plusieurs détenus souffrant de maladies psychiatriques, alors qu'ils devraient être hospitalisés dans des établissements spécialisés. L'administration pénitentiaire a récusé cette accusation, expliquant que les cas dont parle l'avocat sont «suivis régulièrement au niveau des services psychiatriques». Pour les mêmes responsables, il est plus facile de prendre en charge un cas de psychiatrie déclaré que celui qui ne l'est pas.