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«L'importation d'un million de tonnes de ciment reste une solution provisoire» Ahmed Bengaoud, président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment :
Le prix du ciment a connu certes une baisse remarquable ces derniers jours mais «cette matière première ne se vend pas comme avant. Le ciment est cédé à 400 DA le sac et dans bien des cas à 450 DA», a déclaré Ahmed Bengaoud, président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (Uneb). Selon ce dernier, l'importation d'un million de tonnes du ciment, qui s'ajoute à la production locale estimée à 18 millions de tonnes, reste une solution provisoire dans la mesure où il n'y a pas l'actualisation des prix de ce marché. De plus, «cette baisse est loin de refléter le prix d'origine qui est de 80 DA le sac», a fait remarquer notre interlocuteur car cette légère baisse qui n'est pas accompagnée de la baisse de la demande peut ne pas avoir l'effet escompté sur le secteur de construction. Des besoins importants Selon notre interlocuteur, les mesures de lutte contre la spéculation n'ont pas abouti. En ce sens que cette inadéquation entre les quantités produites et les quantités demandées peut s'infléchir négativement sur le maintien du prix. En effet, les facteurs favorisant cette hausse sont toujours présents. D'une part, le plan national de logement a engendré un besoin croissant en ciment, notamment la modernisation de la ville de Hassi Messaoud dont la réalisation devrait durer huit ans. D'autre part, l'activité intense que connaît le pays dans le secteur de l'infrastructure, particulièrement l'autoroute Est-Ouest sur plus de 1200 km, n'est pas sans conséquences sur la fluctuation des prix des produits de construction. Cette situation fait que de nombreuses entreprises engagées dans la réalisation de projets publics éprouvent des difficultés pour mener à terme leurs travaux. L'estimation des projets arrêtés, suite à la flambée qu'a connu le marché du ciment, varie entre 20 et 25%. Cette baisse s'est répercutée certes sur le devenir de ces projets car depuis que le prix du ciment est plafonné, les chantiers ont repris leurs travaux. Toutefois, le problème n'est pas tout à fait résolu. Si les pouvoirs publics ont réussi à réguler d'une manière ou d'une autre le marché du ciment, le président de l'Uneb n'est pas tout à fait optimiste, en soulevant le problème du fer qui n'échappe pas lui aussi à la spéculation. «Le problème ne réside pas dans la fluctuation du prix du ciment. Il n'y a pas de stabilité dans le marché des matériaux de construction. C'est le même problème qui s'était posé l'année passée pour le fer», a-t-il indiqué. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a, pour rappel, affirmé que les prix du ciment baisseront dès l'arrivée sur le marché national de ce matériau. Mais un million de tonnes ne peut pas suffire à réguler le marché et à maintenir la stabilité du prix du ciment, a estimé M. Bengaoud, d'autant plus que l'offre nationale en la matière a enregistré un déficit de l'ordre de 3 millions de tonnes par rapport à la demande de l'année dernière.