Les prestations peu convaincantes de la firme française Suez en matière de gestion des eaux, qui n'ont pas été à la hauteur des attentes des hautes instances du pays, ne semblent pas motiver les responsables du secteur des ressources en eau, qui font preuve de réticences par rapport à un renouvellement de confiance envers la partie française, d'autant plus que son contrat prendra fin en 2011 puisque cette dernière a présenté récemment une demande pour renouveler son contrat conclu en 2006, mais le ministère des Ressources en eau veut prendre son temps avant de décider. Les propos lancés avant-hier par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tizi Ouzou, sont là pour prouver que le gouvernement temporise et n'écarte pas l'éventualité de changer de partenaire et lui confier la gestion des eaux. Sur ce point, M. Sellal confirmera que Suez a sollicité sa tutelle afin de briguer un nouveau contrat. Mais il expliquera que la société française devrait attendre l'expiration de son contrat actuel avant de proposer un renouvellement. Avant d'indiquer que «d'ici la fin du bail, nous allons établir un bilan du travail réalisé par cette société, et si les résultats sont convaincants le gouvernement prendra une décision, en prenant en considération l'intérêt du pays et les moyens financiers dont nous disposons». Retenons que parmi les raisons qui ont laissé Suez-Environnement faire l'objet de reproches, l'on citera notamment sa gestion. Ajouter à cela son incapacité d'assurer jusqu'à présent une disponibilité de l'eau potable d'une manière continue, notamment au niveau de la capitale. Faire appel à l'expérience espagnole et américaine Dans l'optique d'avoir une meilleure gestion, et de ce fait donner un nouvel apport au secteur hydraulique, le ministère des Ressources en eau compte passer la vitesse supérieure, notamment en basant ses efforts sur le volet de la formation. A cet effet, le premier responsable du secteur confiera que la gestion déléguée des eaux de la capitale devrait être assurée, à l'avenir, par des cadres algériens qui devraient être formés dans le cadre de l'actuel contrat qui expirera en 2011. En plus, l'initiative de créer une école nationale de management de l'eau à Oran, qui sera lancée avec la contribution des entreprises espagnole et française chargées de la gestion déléguée des eaux d'Oran et de Constantine, apportera un plus au secteur, car elle formera des cadres et des ingénieurs algériens dans le domaine de l'hydraulique. Par ailleurs, d'après des sources bien informées, les responsables du secteur ont déjà lancé des pourparlers avec une firme américaine spécialisée dans la gestion.