Le cœur est un muscle qui pompe le sang afin de le distribuer dans tout l'organisme. Pour remplir cette fonction, il a lui-même besoin de sang et d'oxygène, qui lui sont apportés par trois artères principales. Si l'une d'elles est partiellement obstruée, le cœur manque d'oxygène et les efforts lui sont plus difficiles. Cela se traduit par des douleurs à la poitrine, que l'on désigne sous le nom d'angine de poitrine. L'angine de poitrine se manifeste par les symptômes suivants : Douleurs ou serrements à la poitrine lors d'efforts physiques ; irradiation de la douleur vers les bras, le cou et les épaules ; apparition d'un essoufflement ou essoufflement anormal à l'effort ; disparition des symptômes au repos. Quelles en sont les causes ? - Artériosclérose. Un taux de cholestérol trop élevé entraîne la formation de plaques de cholestérol sur les artères coronaires, qui risquent de les boucher partiellement ou totalement. - Tabagisme et diabète. Ils augmentent les risques d'artériosclérose. - Hypertension artérielle et obésité. Le muscle cardiaque doit travailler plus fort pour faire circuler le sang lorsque les artères sont moins élastiques (hypertension artérielle) ou lorsqu'il y a surcharge pondérale (obésité). - Facteur génétique. Les risques d'angine de poitrine sont plus élevés si certaines personnes dans la famille ont souffert de troubles cardiaques avant la soixantaine. - Post ménopause. Elle entraîne une chute de la production d'hormones (les œstrogènes) qui protègent des maladies du cœur. Quels conseils pratiques - Éviter de sortir par temps froid et venteux. De nombreux angineux se rendent compte que le froid, surtout lorsqu'il est accompagné de vent, déclenche leurs symptômes. De fait, le froid et le vent exigent un effort physique supplémentaire pour le cœur et les poumons. -Ne pas faire d'efforts physiques violents et intenses. Pelleter, soulever des charges trop lourdes, etc. Ces types d'efforts risquent de provoquer une crise d'angine de poitrine. - Cesser de fumer. Le tabagisme entraîne un blocage progressif des artères. Qui plus est, chaque cigarette provoque une contraction immédiate des artères, diminuant ainsi leur capacité de transporter le sang, ce qui réduit la quantité d'oxygène qui se rend au cœur. Le risque de décéder d'un infarctus du myocarde diminue de façon importante dès que l'on cesse de fumer. En fait, deux ans après avoir cessé de fumer, le risque redevient semblable à celui d'un non-fumeur, et ce, même si l'on a fumé pendant plusieurs années. - Réduire sa consommation de matières grasses. La consommation excessive de matières grasses, surtout d'origine animale, fait grimper le taux de mauvais cholestérol. Celui-ci s'accumule à l'intérieur des artères et finit par bloquer la circulation du sang vers le cœur. Réduisez au maximum la consommation de matières grasses et privilégiez une alimentation variée et équilibrée. Cela prévient non seulement l'hypercholestérolémie, mais aussi l'obésité, le diabète et l'hypertension, qui sont d'autres causes de l'angine de poitrine. - Se renseigner. Pour obtenir des renseignements sur un régime alimentaire approprié, consultez des sources reconnues. Vous pouvez aussi rencontrer une diététicienne ou en parler à votre médecin. - Bouger. Si vous souffrez d'angine de poitrine, ne pratiquez pas l'aérobic ou la course à pied. Des activités physiques faciles et accessibles, telles que la marche, le vélo et la natation, vous permettront de réduire le taux de mauvais cholestérol et de vous remettre en forme. L'exercice joue également un rôle dans la maîtrise du diabète, en rendant les tissus plus réceptifs à l'action de l'insuline. Mais attention ! Pour que l'activité soit bénéfique, elle doit être pratiquée pendant au moins 45 minutes, trois fois par semaine. - Réduire le stress et l'anxiété. Reposez-vous. Si vous parvenez à réduire votre niveau de stress et d'anxiété, vous pourrez davantage maîtriser votre angine de poitrine. Il existe diverses techniques de relaxation (yoga, méditation, musique douce, bain chaud, etc.) Quand consulter ? -En cas de douleurs ou de serrements à la poitrine. - Lorsque vous constatez un essoufflement nouveau ou anormal à l'effort. Que se passe-t-il lors de l'examen ? Un examen basé sur l'histoire clinique, l'examen physique, la prise en compte des facteurs de risque, l'électrocardiogramme et, au besoin, d'autres tests permettront au médecin de poser un diagnostic. Par exemple, il peut s'agir d'un électrocardiogramme à l'effort (l'épreuve du tapis roulant) ou d'une scintigraphie myocardique avec effort ou avec médication mimant un effort (il s'agit d'un examen de médecine nucléaire qui permet de savoir si le cœur manque d'oxygène pendant l'effort). Si nécessaire, une artériographie sera pratiquée. Cela consiste en une injection de liquides pour vérifier l'état des artères. Il n'est pas toujours nécessaire de recourir à la haute technologie : dans la majorité des cas, le médecin pourra poser un diagnostic précis. Quel est le traitement ? Les médicaments utilisés dans le traitement de l'angine de poitrine visent à améliorer la qualité de vie du patient et à prévenir l'infarctus du myocarde. La nitroglycérine en vaporisateur sublingual ou en comprimés, les nitrates à longue durée d'action et les inhibiteurs calciques sont utilisés pour dilater les artères afin de laisser passer davantage d'oxygène. Le médecin pourra aussi prescrire des bêtabloquants, qui diminueront la consommation d'oxygène en ralentissant le rythme cardiaque. De plus, le médecin recommandera de l'aspirine enrobée à raison de 80 à 325 mg par jour ; c'est le médicament le moins cher et le plus efficace pour prévenir l'infarctus du myocarde. Mais il ne faut pas en prendre sans avoir reçu l'accord de son médecin, car l'aspirine peut augmenter les risques d'hémorragie au niveau du cerveau ou de l'estomac. En cas d'échec du traitement ou d'aggravation de l'angine de poitrine, on peut avoir recours à deux techniques de revascularisation : l'angioplastie ou le pontage coronarien. L'angioplastie permet de remodeler l'artère obstruée. On utilise une sonde à ballonnet qui s'ouvre pour élargir le rétrécissement, dégageant ainsi l'artère. Le pontage coronarien permet de rétablir la circulation sanguine en contournant la plaque de cholestérol qui obstrue l'artère.