Le commun des citoyens ne peut ne pas remarquer le déficit en matière de moyens de transport, ou plutôt simplement leur inexistence pendant des périodes sensibles. Puisque ce phénomène, qui perdure à travers la plupart des grandes cités du pays, fait que trouver un bus ou un trolley en début de soirée n'est pas de mise, ainsi les retardataires sont toujours invités à se débrouiller autrement. Cet état de fait, qu'on relie chez les transporteurs à une donnée purement lucrative, est justifié chez ces professionnels de la route par la rentabilité selon les heures de la journée. Ainsi, plusieurs ou du moins tous les transporteurs de voyageurs en zone urbaine ne trouvent pas de raison à assurer les dessertes pendant des heures qu'on considère non rentables. Et l'activité est tout simplement reliée au nombre de voyageurs à transporter, alors que l'aspect service qui doit être pris en compte au sein d'un secteur aussi sensible que celui des transports n'est jamais de mise. Là le citoyen est confronté quotidiennement aux aléas de la désertion des arrêts par les bus, dès la première heure de la soirée. Pour ne pas tomber dans le piège d'avoir raté son bus, beaucoup de fonctionnaires et d'étudiants, qui dans la plupart des cas rentrent chez eux après deux ou trois correspondances, sont toujours obligés de quitter les lieux de travail à l'avance, en même temps que beaucoup d'étudiants qui se retrouvent dans l'obligation de sécher leur dernier cours. Histoire d'avoir une idée plus claire sur cette question, nous avons pris l'initiative de contacter les responsables des syndicats des transporteurs (Unat). Le responsable de ce syndicat nous a tout simplement appris que la pérennité sur les liaisons qu'elles soient urbaines ou sub-urbaines est l'un des soucis de la représentation. Et tout en nous apprenant qu'il existe dans quelques cas 50 transporteurs pour assurer les liaisons sur une seule ligne, alors qu'à d'autres endroits où de potentiels voyageurs n'existent pas en grand nombre, aucune desserte n'est assurée. Le syndicaliste fait état que les transporteurs évitent toujours de s'aventurer sur des lignes déficitaires, et de là à assurer des voyages à des heures creuses ou à des heures à faible affluence. Ce qui peut expliquer cette problématique, qui reste l'un des chevaux de bataille de l'Unat, selon M. Aider, afin d'apporter un certain équilibre dans ce secteur. Mais l'Unat qui est faite de transporteurs parfois déserteurs peut-elle vraiment apporter des solutions efficaces ?