Destitué de son poste de président de l'APC de Dely Ibrahim par le wali le 11 octobre dernier, Brahim Sadrati a annoncé, hier matin, qu'il comptait déposer un recours au niveau du ministère de l'Intérieur et qu'il allait envoyer une lettre au président de la République à propos de sa destitution qu'il juge illégale et infondée. Dans un point de presse qu'il a organisé dans sa villa à Dely Ibrahim, M. Sadrati a déclaré qu'il demanderait une «enquête approfondie» au département de Yazid Zerhouni, car «ce qui s'est passé est très grave». Pour lui, ce sont les élus de l'opposition qui cherchaient à «avoir sa peau». Le blocage de l'Assemblée semble être en fait consommé deux jours après les élections locales (29 novembre), avant même son installation. Le 2 décembre 2007, à 20 h, huit élus (sur onze) réunis dans les locaux de l'ancienne maison de jeunes, ont créé une «coalition» et ont juré sur le Coran de travailler ensemble pour concrétiser sept objectifs. Selon le PV rédigé à cette occasion et distribué hier par M. Sadrati, l'un des buts de cette entente est «la désignation du président de l'APC, les vice-présidents et les délégués parmi les membres de la coalition», au mépris de la loi régissant les assemblées locales. Le premier retrait de confiance non motivé a été signé par les huit élus le 8 janvier 2008, quelques jours après l'installation officielle de M. Sadrati. L'opération a été renouvelée le 22 septembre 2009 par neuf élus. C'est cette dernière action qui a provoqué la destitution du président d'APC et la suspension du vice-président chargé du social, Lagdar Seddik, qui a une affaire en justice. Pour le maire déchu, le wali a opté pour une solution de facilité. «Je trouve injuste cette décision. Le wali aurait pu m'écouter. Je lui ai demandé trois audiences, en vain», a dit l'ex-maire. «Je soupçonne fortement que le wali n'a pas été informé de tout ce qui s'est passé à l'APC de Dely Ibrahim», a-t-il ajouté. Même s'il est relevé de ses fonctions de premier magistrat de la commune, M. Sadrati, avocat de profession, ayant à son actif cinq mandats électoraux, garde sa qualité d'élu. L'intéressé compte en faire usage en assistant aux prochaines réunions de l'Assemblée. Pour rappel, le nouveau maire, Kamel Hamza, a été installé dans la soirée de dimanche dernier au cours d'une cérémonie organisée au siège de la wilaya déléguée à Chéraga et non au siège de l'APC, a révélé M. Sadrati, précisant qu'il n'a pas été convoqué à cette réunion.