Mis en œuvre depuis l'année dernière dans les écoles publiques, le préscolaire est convoité par de nombreux parents, soucieux de la préparation de leurs enfants à la scolarité, convaincus par la nécessité de se «familiariser» avec le monde scolaire et surtout impressionnés par le progrès scolaire de l'enfant du voisin, inscrit au cours préparatoire. Cependant, il n'est pas toujours évident que l'on inscrive son enfant de cinq ans à cette classe qui précède la première année primaire. Etant donné que ce niveau de scolarité n'est pas obligatoire, les autorités concernées n'ont pas mis les moyens nécessaires pour que tous les enfants âgés de cinq ans puissent en jouir. Parents et associations revendiquent, de ce fait, une amélioration des dispositions, afin que tous les parents désireux inscrire leurs enfants ne trouvent pas de difficultés à le faire. Mme Khiar, présidente de la Fédération des parents d'élèves nous a, en effet, expliqué que les inscriptions en préparatoire sont très limitées, vu que les classes ne sont pas disponibles dans les écoles primaires. «Une seule classe de préscolaire ne suffit pas dans une école. Nombreux sont les parents qui restent frustrés de ne pouvoir envoyer leur progéniture à l'école dès cinq ans», a-t-elle souligné, ajoutant que la surcharge des classes des autres niveaux et le manque de salles dans les écoles n'arrangent pas les choses. Outre son souhait qu'il y ait plus de classes préparatoires, la présidente de la fédération en question souhaiterait une généralisation du concept dans toutes les écoles, sachant que certaines écoles ne sont toujours pas concernées par ce niveau scolaire. «C'est à partir de cette idée de la maternelle, qui existait déjà dans les années 1960 et 1970, que le concept du préscolaire a jailli», souligne notre interlocutrice, indiquant que les concernés en la matière ont estimé que la préparation à l'école, de par l'apprentissage et la discipline, étaient nécessaires pour une bonne familiarisation avec ce «nouveau monde de l'enfant», différent de celui des jeux. De plus, beaucoup de mères de famille, selon elle, jugent qu'il est plus convenable d'envoyer son enfant à l'école que de le laisser avec une nourrice à la maison. Des mères ayant vécu cette expérience ont abondé dans le même sens, jugeant que leurs enfants ont acquis un niveau à l'écrit sans précédent, grâce aux cours préparatoires. Un tour dans une école primaire Une petite virée dans une école primaire à Chéraga nous a confirmé les dires de la présidente de la Fédération des parents d'élève. En effet, nous nous sommes présentés en tant que parents désireux d'inscrire son enfant en préscolaire. Très aimable, une responsable de l'école s'est dit désolée de ne pouvoir donner suite à notre demande. «La liste était déjà complète en début d'année. Nous avons reçu 52 demandes et nous étions navrées d'en inscrire que 27 en voyant des parents frustrés promettre à leurs enfants de les inscrire l'année prochaine», nous a-t-elle expliqué, précisant qu'une seule classe a été réservée à ce niveau scolaire. Notre hôte nous a informés également que la sélection s'est faite d'après l'âge de l'enfant. «Nous avons été obligés de faire passer des élèves du préparatoire en première année. Et ce, de façon à accepter plus d'élèves en préscolaire», souligne-t-elle, expliquant que le seul moyen de satisfaire le plus de parents possible était de procéder à une sélection basée sur l'âge. Certains parents d'élèves ne sont pas satisfaits Si nombre de parents se montre très satisfait du progrès de leurs enfants, d'autres par contre pensent qu'il n'y a pas de transition entre le niveau préscolaire et la première année primaire. C'est le cas de ce père, dont la fille fréquente une école à Hussein Dey. Farouk B. admet que sa fille qui est en première année a appris à lire et à écrire en préscolaire. Il n'en demeure pas moins, cependant, qu'elle a besoin de cours particuliers. «Et ce, à cause de cette faille considérable qui existe entre les deux niveaux» (préscolaire et première année), explique notre témoin, précisant que sa fille qui a appris à déchiffrer à peine quelques mots l'année passée, se retrouve cette année face à des textes et des contes qu'elle doit lire toute seule. Ce qui est absurde, selon ce père qui a l'impression que sa fille a manqué un niveau d'apprentissage. Il faut voir cependant l'enthousiasme de la majorité des parents qui ont «opté» pour cette «nouvelle classe préparatoire», se montrant très satisfaits des résultats. Par ailleurs, ces mêmes parents se posent la question de savoir si cette classe serait un jour obligatoire. Ce sont les autorités concernées qui le décideront, et à savoir si les parents apprécieraient «cette obligation».