L'Algérie voit les couleurs de la bande dessinée, pour la deuxième année, exposées à travers des stands au cours du festival de la BD organisé sous l'égide de la ministre de la Culture. Slim, Aïder, Haroun, Aram, Martinez, Kaci, Melouah, Etienne Schreder auteur du célèbre Amères saisons et Daryl Cagle, le bédéiste américain, ainsi que nombre de jeunes artistes qui débutent ont été invités à participer à ce deuxième Festival de la BD (Fidba) qui a débuté le 14 octobre à l'Esplanade de Riadh El Feth et qui s'achève aujourd'hui. L' «objectif impérieux de ce salon est d'accorder à ce nouvel art une place dans le monde des couleurs en Algérie.» Il s'agit d'un bon début «grandiose», car l' «on consacre pour la deuxième fois un festival de la BD aux amoureux des bulles», nous dira Denis Martinez, ce grand bédéiste et professeur à l'Ecole supérieur des beaux-arts à Alger. Cet icône de la BD estime qu'il est nécessaire d'encourager les grands bédéistes à poursuivre leur chemin et inciter les plus jeunes à trouver leur place dans la cour des grands. Ce salon est une façon d'imposer la BD algérienne et celle de l'Afrique du Nord au niveau international, selon notre artiste. «Nous tenons à ce que l'Algérie devienne la porte de la Bd africaine qui pourrait s'ouvrir au monde», s'est exprimé Martinez. C'est ce qui n'est nullement impossible, vu la participation des grands talents artistiques venus d'ailleurs, notamment des Italiens, des Allemands, des Palestiniens, des Libanais et beaucoup d'autres. Sans parler de la participation des talents africains, dont l'Afrique du sud qui a été à l'honneur. Notre bédéiste se montre très optimiste quant à l'évolution de «ce neuvième art», surtout que l'on édite 2000 nouvelles BD chaque année, dont la majorité est en langue française. Les hommages au rendez-vous Les anciens bédéistes étaient là pour rencontrer leurs confrères et leurs «fans» et participer aux expositions, aux débats et exposer leurs œuvres. Un hommage a été rendu à cette ancienne génération avec l'instauration de nombreux prix dont celui d'honneur Slim, le prix patrimoine Sid Ali Melouah ainsi que le prix de la reconnaissance Saïd Zanoun. Il y a eu par ailleurs des expositions, notamment «Clin d'œil à la Palestine», «Slim, 40 ans de Bouzidisme», «La Pologne vue par les yeux d'une enfant» par Mazri, «L'Algérie vue par des bédéistes étrangers» ainsi qu'une exposition des participants nationaux et internationaux. La jeune création à l'honneur Les jeunes talents n'ont pas été mis à l'écart dans ce deuxième Festival de la BD. Ils ont été 200 à participer au Fidba et l'on a mis l'accent sur leur «jeune pinceau» avec au programme une sélection du meilleur jeune bédéiste. C'est Natsu, ce jeune bédéiste âgé de 27 ans, au pseudonyme du «soleil japonais» qui fut élu comme lauréat au rang des jeunes talents et dont les dessins japonais étaient accrochés au mur. Inspirés des mangas tout en gardant l'aspect algérien de par les habits et le décor, les dessins au noir et blanc racontaient une histoire d'une jeune lycéenne de 18 ans, qui résiste à sa grand-mère qui lui impose un époux promis dès la naissance. Très fier de son succès, Natsu nous fait part de son parcours de jeune artiste, confiant qu'il est médecin généraliste de formation. Sa première BD Degga va paraître incessamment sur six pages du nouveau magazine Bendire. Pareil à son ami Natsu, Togui, ce jeune bédéiste très motivé, espère se faire connaître grâce à sa prochaine édition de BD intitulée Togui. Une histoire aux couleurs de bulles qui nous emporte dans le quotidien d'une famille, celle du bédéiste lui-même. Que du bonheur pour ces jeunes talents avides d'apprendre de leurs aînés le savoir des couleurs et des bulles. Grande est leur satisfaction face à cette génération qui ne demande pas mieux que de transmettre cet art en pleine expansion en Algérie.