«Tous les éditeurs algériens, dont le nombre dépasse la centaine, seront présents à l'évènement international du livre. En d'autres termes, aucun éditeur ne boycottera la 14e édition du Salon international du livre (SIA)», c'est la déclaration faite hier par Ahmed Madhi, président du Syndicat national des éditeurs (SNE) et directeur de la maison d'édition Dar El Hikma, lors de la conférence de presse animée au centre culturel Aïssa Mahmoudi, de la Radio nationale sis au Boulevard des Martyrs à Alger. Cette annonce vient ainsi mettre un terme à la polémique soulevée suite au transfert du Salon du livre de la Safex au stade olympique du 5 Juillet. Une décision qui demeure, jusqu'à aujourd'hui, inexpliquée. «Il est incorrect de boycotter une fête qui se tiendra dans notre pays», explique l'intervenant qui considère inconvenable de s'absenter d'un tel évènement, tout en ignorant les participants étrangers. «Cette fête est celle des éditeurs algériens et nous (les éditeurs) ne pouvons pas manquer un tel rendez-vous», précise M. Madhi, qui ne manquera pas de rappeler son mécontentement par rapport à ce changement de lieu de la tenue de la manifestation culturelle qui peut constituer l'un des éléments de son éventuel échec. «La fête est la nôtre (éditeurs) et c'est à nous d'en décider du lieu de sa tenue», a-t-il rétorqué. Le syndicat se retrouve, selon lui, marginalisé, dépourvu de ses droits en tant que partenaire social. Abondant dans le même sujet, le président du SNE affirme avoir consenti de grands efforts afin de convaincre les éditeurs membres du syndicat de marche arrière et d'annuler la décision du boycott. Une campagne de sensibilisation a été, en effet, effectuée dans ce sens. Le choix du lieu risque, cependant, de contrarier les exposants étrangers qui avaient fixé quelques repères à partir de la Safex, depuis leur première participation. Des repères qui leur permettaient un agréable séjour, dans des hôtels situés pas loin du lieu de l'exposition. «La plupart des hôtels ne sont pas loin de la Safex et puis toutes les commodités sont réunis, notamment le transport, contrairement au complexe olympique du 5 Juillet», affirme la même source. Le syndicat, même s'il est surpris de cette décision qui est contraire à la loi du salon qui stipule que la 14e édition de la SIA doit se tenir à la Safex du 27 octobre au 6 novembre, ne prévoit aucune action syndicale pour y mettre un terme. Il restera attentif au déroulement du salon. «Nos décisions se reposeront sur le résultat du prochain salon», déclare Mohamed Taher Kafi, membre du syndicat des éditeurs, présent également à la rencontre. Le syndicat ne cache pas, par ailleurs, ses craintes par rapport à un éventuel échec en raison du manque d'engouement, ou encore des surprises climatiques, étant donné que la tutelle a prévu uniquement des chapiteaux pour abriter les stands des participants. La question reste malgré tout posée, pourquoi organiser la SIA dans un complexe sportif, alors que d'autres établissements adéquats existent, comme le Palais de la culture ou tout simplement la Safex. Dans un autre volet, M. Madhi a insisté sur l'absence du livre algérien de la scène international «malgré le fait qu'il soit très demandé». La participation algérienne est manifestement très sollicitée dans les salons tenus à l'étranger (Francfort, Egypte, Tunisie, New-York). Le même intervenant estime que de grandes améliorations ont été apportées au livre algérien, notamment sur le plan de la qualité. Pour sa part, M. Kafi a estimé qu'un grand travail reste à faire pour promouvoir le livre algérien, à commencer par l'organisation de plusieurs salons à l'échelle nationale.