Les 1500 soldats australiens déployés en Afghanistan pourraient rejoindre d'ici peu leur pays. On ne connaît pas la date de leur retrait mais, selon le ministre australien de la défense, John Faulkner, ce départ va se faire le plus rapidement possible. Cette décision, reconnaît M. Faulkner, peut mettre dans l'embarras les efforts du commandement des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, qui insiste sur une augmentation substantielle des troupes pour défaire les talibans. L'Otan et la force internationale en Afghanistan (Isaf) ont averti en effet que la guerre menée en Afghanistan pourrait être perdue d'ici un an faute de renforts importants pour combattre l'insurrection des talibans. Les attaques incessantes de la guérilla et la mort de plusieurs soldats britanniques, américains et français, ne sont pas étrangères à ces demandes insistantes en hommes et matériels pour contrer le mouvement de guérilla qui semble avoir pris de court le commandement de l'Isaf. Chassés du pouvoir lors de l'invasion américaine de l'Afghanistan en 2001, les talibans reviennent en force sur le terrain des opérations, infligeant parfois de lourdes pertes aux forces d'intervention internationale. Ces pertes ont profondément choqué les opinions des pays engagés dans la coalition, provoquant quelques mini-crises au sein des gouvernements occidentaux. La situation qui prévaut en Afghanistan n'a pas été sans causer des divergences entre les militaires et les autorités civiles, comme cela a été le cas au Royaume Uni et aux Etats-Unis. Le président Barack Obama penche pour l'envoi de renforts, alors que la guerre est l'objet d'une opposition grandissante aux Etats-Unis. La BBC rapporte cependant qu'Obama aurait déjà décidé d'envoyer 45 000 hommes supplémentaires, qui s'ajouteraient aux 68 000 soldats américains déjà déployés, à peu près le chiffre réclamé par le général McChrystal, le commandant en chef des troupes US et de l'Isaf qui estime que 40 000 soldats de plus sont nécessaires. Onze militaires australiens ont péri en Afghanistan. Lors du dernier décès en date d'un soldat australien, en juillet, le Premier ministre Kevin Rudd avait assuré que l'engagement de Canberra en Afghanistan était «inébranlable», bien qu'«impopulaire». La force internationale en Afghanistan compte environ 100 000 soldats, dont notamment 68 000 américains, 9500 britanniques, 4200 allemands et 2900 français. La décision australienne intervient au moment où l'Afghanistan présente les signes avant-coureurs d'une crise majeure après l'invalidation du scrutin pour fraude massive et la décision d'en appeler une seconde fois aux urnes. Cette situation profite aux talibans qui se montrent de plus en plus actifs en s'attaquant frontalement aux forces étrangères et en multipliant les attentats meurtriers contre les représentants du régime de Hamid Karzaï. Ces opérations surviennent au moment où, de l'autre côté de la frontière, au Pakistan, l'armée de ce pays a engagé une offensive sans précédent contre les talibans, notamment au Waziristan, jetant sur les chemins de l'exil des centaines de milliers de civils.