Alors qu'il devait trancher aujourd'hui la question de l'extradition de Abdelmoumène Khelifa vers l'Algérie, le gouvernement britannique a annoncé, hier, avoir demandé un délai supplémentaire, jusqu'au 7 décembre, pour rendre sa décision. Contre toute attente, le gouvernement britannique a décidé de renvoyer à une autre date sa décision concernant l'extradition de l'ex-golden boy algérien. Il y a quelques jours, lors de son passage à l'APN, à l'occasion de l'adoption de la «commission Ksentini», le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz, a affirmé que la procédure d'extradition de Abdelmoumène Khelifa sera entamée le 24 octobre. «Le ministre de l'Intérieur anglais signera le décret exécutif portant application de la décision du tribunal de Westminster ayant trait à l'extradition de Abdelmoumène Khelifa le 24 octobre», a déclaré M. Belaiz devant les députés, en précisant, par ailleurs, qu'un recours pourrait être introduit par la défense de l'inculpé. Attendue depuis le 25 juin, date de l'accord du tribunal britannique de Westminster pour l'extradition de l'ex-golden boy algérien, la décision est encore une fois ajournée. En donnant son accord à la demande introduite en décembre 2007 par le gouvernement algérien, le juge Timothy Workman avait jugé que cette extradition est conforme aux conventions internationales sur les droits de l'homme. Le juge britannique considère que la partie algérienne a fourni des assurances diplomatiques portant sur l'annulation du verdict d'avril 2007, prononcé par le tribunal criminel de Blida, dans l'affaire El Khalifa Bank. Lors de ce procès, Khalifa a été condamné à la réclusion à perpétuité pour association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds et faux et usage de faux. Il s'est exilé à Londres en 2003, Abdelmoumène Khelifa avait été arrêté par une cellule de Scotland Yard, sur la base d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de haute instance de Nanterre, en région parisienne, suite à l'ouverture d'une information judiciaire sur la faillite frauduleuse de certaines filiales du groupe Khalifa domiciliées en France. Depuis, il est en détention à la prison de Hollesley, près de Londres.