Il y a quelque temps, les parents, particulièrement ceux qui ne possèdent pas de véhicule, ne savaient pas comment satisfaire leur progéniture en matière de distraction. Aujourd'hui, à leur grand bonheur, les petits jardins se dressent au milieu de différents quartiers situés dans la capitale, offrant aux familles algéroises des moments de détente et de sérénité sans se ruiner. Un petit tour au jardin de Tunis, au boulevard Bougara (El Biar), effectué ce week-end, nous a laissé très satisfaits quant à l'atmosphère qui y régnait. Le jardin en question n'est plus livré aux activités malsaines comme il l'était auparavant. Comme beaucoup d'autres lieux de loisirs, ce mini-parc était l'endroit favori des soûlards et des bandits. Il était impossible de s'y aventurer, ne serait-ce que pour l'emprunter comme raccourci, selon un habitant du coin. «Aujourd'hui, je trouve du plaisir à passer du temps avec mes petits-enfants. Il m'arrive parfois de me balader le matin, histoire de faire un peu de marche dans un endroit tranquille», témoigne ce sexagénaire qui connaît bien l'endroit. Restauré il y a à peu près six mois, d'après un agent de sécurité, ce petit parc paisible rassemble des familles habitant dans les parages qui emmènent leurs enfants profiter des balançoires, des toboggans et du petit bassin aux canards, paré d'un joli pont en bois. Un autre décor, peu différent du précédent, s'est offert à nos yeux au moment de faire un saut au jardin public Tifariti. Un peu plus ancien et plus vaste que celui de Tunis, ce dernier grouille de gens de différents âges. Malgré le «surpeuplement» de l'endroit, il n'en demeure pas moins que l'on peut facilement se détendre en famille et pourquoi pas faire des pique-niques sympathiques. C'est d'ailleurs l'une des activités favorites de beaucoup de visiteurs. S'il l'on se rappelle bien, ce petit parc était un quartier de bidonville qui servait de raccourci aux chauffeurs pressés qui voulaient éviter l'embouteillage de la route qui mène vers Télemly. Inutile de citer le jardin Paradou de Hydra, livré également auparavant à différentes activités de débauche et transformé en un coin de loisir. Celui-ci a été l'objet de plusieurs reportages, tant sa transformation a été flagrante de par sa fréquentation et son ambiance. L'on n'omet pas de parler du parc Joseph Broz Tito au 5 Juillet (Bab Ezzouar), rénové il y a deux ans environ. Depuis la construction d'une piscine semi-olympique à l'intérieur même du parc, celui-ci est devenu l'endroit préféré des habitants de Bab Ezzouar. Venus des environs ou d'ailleurs, les familles passent la journée dans ce parc du nom du président yougoslave à qui on doit la fête du travail. Contrairement aux autres parcs cités, celui-là a malheureusement besoin d'un peu plus de soins. Pourtant, l'on remarque à peine l'état vétuste des manèges «rouillés et trop bruyants», puisque l'on peut compenser cette carence en s'installant un peu plus loin sur un sol verdoyant pour profiter du soleil. C'est ce que d'ailleurs font nombre des familles. Les places publiques deviennent des coins d'attraction Les habitants de Bab El Oued et des environs ne se plaignent pas, non plus, quant à la distraction de leurs enfants. Plus besoin de faire tout un planning de sortie pour occuper sa progéniture durant le week-end, d'autant plus que celui-ci est devenu plus allongé. «A quelques mètres de chez nous, ce pseudo petit parc est une vraie aubaine pour nous les habitants de ce quartier populaire, où la plupart des habitants ne possèdent pas de véhicule», témoigne une mère de famille. Cette jeune femme parle de «pseudo parc», car il est visible qu'il s'agit d'un espace public libre, sans clôture, aménagé en mini-parc d'attractions où des tours de manège sont offerts aux enfants pour un ticket de 20 DA. Ce qui est, en fait, très différent du parc d'attractions de Ben Aknoun, que l'un des témoins abordés par nos soins a qualifié de «parc de riches», précisant que celui-ci n'est pas à la portée de tout le monde, vu que le ticket du manège coûte 60 DA et celui de l'entrée 50 DA par personne, sans parler de l'éloignement. Les petits parcs n'ont pourtant rien à envier au parc de Ben Aknoun, si ce n'est l'aspect très vaste de l'endroit. Que ce soit dans un quartier populaire ou dans un endroit «de riche» comme dirait un citoyen, les enfants s'amusent et c'est l'essentiel. Ce qu'il serait plus intéressant cependant, c'est que les autres quartiers les plus démunis (y compris ceux situés à l'intérieur du pays) soient dotés de ce genre d'endroits qui rendent heureux n'importe quel enfant.