Après deux années de blocage, les élus de l'APC de Dély Ibrahim tentent de rattraper le retard mis dans le lancement des projets. Pour commencer, ils ont choisi de s'attaquer à l'occupation illégale d'appartements non achevés et appartenant à l'APC d'El Biar, à la cité 550 Logements. La nouvelle APC de Dély Ibrahim (lire encadré) a inauguré son mandat électoral par des expulsions «à l'amiable» mises en exécution à la cité des 550 Logements surplombant le siège de l'APC. Les premiers squatteurs (des ressortissants africains) y ont élu domicile en 2003, avant d'y être chassés, mais le gros des indus occupants sont venus entre la fin 2008 et le début 2009. Ils habitaient des logements non achevés et dépourvus d'électricité, de l'eau potable et de gaz de ville. La réaction des autorités était tardive mais décisive. Tout a commencé donc mardi 20 octobre, précise le nouveau magistrat de la commune, Kamel Hamza, dans une déclaration faite mercredi au Temps d'Algérie. Ce jour-là, et le lendemain, trente-trois familles squattant les appartements du bâtiment n°5 ont été délogées par le recours à la force publique. «L'APC a mis à la disposition de ces familles des camions pour les transporter vers le lieu de leur choix», affirme M. Hamza. La plupart des indus occupants du bâtiment sont venus de la cité des 114 Logements de Aïn Naâdja», informe-t-il. Une fois cette opération terminée, les services locaux ont «négocié» le départ des squatteurs du bâtiment n°4. Selon le président de l'APC, la deuxième opération d'expulsion a concernée vingt-trois familles. Ces dernières ont été contraintes de quitter les lieux, jeudi 22 octobre. En 72 heures, l'APC et la wilaya déléguée de Chéraga ont expulsé 65 familles. Mais le plus important est à venir. Le bâtiment n°15 abrite en fait 32 familles originaires d'El Harrach, Mascara, Sétif et Boumerdès. Certaines parmi elles sont là depuis 2005, explique le P/APC. «L'expulsion est compliquée du fait que ces familles ont des enfants scolarisés», dit-il. En principe, pour inscrire un enfant dans un établissement scolaire, il faut fournir au préalable un certificat de résidence. Les indus occupants du bâtiment n°15 ne pouvaient pas fournir un tel document à l'administration de l'école Réconciliation nationale, inaugurée en 2005 dans la cité, du fait de leur statut de squatteurs. Pour ne pas entraver la scolarisation des enfants, la direction de l'établissement et l'APC de l'époque avaient trouvé une solution : les enfants ont accédé à l'école sans certificat de résidence. En parallèle, leurs parents ont été informés que la direction de l'école ne serait nullement responsable de la scolarité de leurs enfants en cas d'expulsion. Plusieurs délégations représentant les squatteurs du bâtiment n°15 ont été reçues la semaine passée à l'APC dans l'espoir de convaincre les élus de surseoir à la détermination de mettre un terme à l'occupation illégale des biens d'autrui. D'autres familles ont fait valoir leur droit d'y rester, exhibant à l'occasion des décisions d'affectation attribuées du temps où le parti dissous (FIS) dirigeait l'APC de Dély Brahim. Mais, signale-t-on, ces décisions ne précisent pas les numéros du bâtiment ni de l'appartement affecté, d'où leur nullité. «Nous sommes décidés. L'expulsion aura lieu. Nous sommes en négociation avec les familles pour que les lieux soient vidés dans le calme», affirme M. Hamza. Une fois les occupants de ce bâtiment délogés, les autorités auront en tout expulsé 97 familles. Les immeubles squattés relèvent de la propriété de l'APC d'El Biar, indique-t-on. En 1989, dans le cadre du fameux programme APC-Cnep, trois communes (El Biar, Ben Aknoun et Alger-Centre) avaient lancé des projets de construction de logements sociaux à Dély Ibrahim. «Les logements relevant de Ben Aknoun et d'Alger-Centre ont été achevés et attribués, il reste ceux d'El Biar», dit le P/APC. Les travaux de construction des bâtiments 4, 5 et 15 sont presque achevés, tandis qu'un quatrième immeuble est demeuré au stade des fondations. La construction aurait été suspendue, faute de financement, en 1995. «L'APC d'El Biar a l'intention de reprendre le chantier», croit savoir M. Hamza. Pour éviter que les immeubles soient de nouveau squattés, il a été décidé d'engager des sociétés de gardiennage, assure-t-on.