Attendue depuis le 23 octobre, la réponse de l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la livraison, d'ici fin 2009 par Téhéran, de 1200 de ses 1500 kg d'uranium à la Russie, avant que la France n'en fasse des «cœurs nucléaires» pour le réacteur de recherche de Téhéran, est tombée jeudi. «Cette première réponse» ne semble pas convaincre les Occidentaux qui exigent une réponse formelle. Première à réagir à la réponse iranienne, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé que son pays cherche à déterminer ce qu'ils (les Iraniens, ndlr) veulent exactement, pour savoir s'il s'agit d'une réponse initiale qui va être définitive, «ou s'il s'agit du début d'une démarche les conduisant là où nous souhaitons qu'ils aillent». En effet, dans un communiqué rendu public jeudi, l'AIEA a affirmé que son directeur général Mohamed El Baradei a reçu une première réponse des autorités iraniennes à sa proposition d'utiliser l'uranium faiblement enrichi par l'Iran pour produire du combustible pour la poursuite des activités du réacteur de recherche de Téhéran. Toutefois, l'agence onusienne n'a pas précisé si l'Iran acceptait la proposition faite par Mohamed El Baradei, la semaine dernière, aux négociateurs de Téhéran, Moscou, Paris et Washington, réunis à Vienne. Les médias iraniens ont fait état de «modifications» réclamées par Téhéran, sans plus de précisions. Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont demandé à l'Iran d'accepter l'accord avec l'AIEA. Dans un projet de déclaration sur l'Iran, les dirigeants européens ont affirmé que l'Iran «va ainsi contribuer au renforcement de la confiance tout en répondant à des isotopes radioactifs pour l'utilisation médicale». La France, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a appelé hier l'Iran à apporter une «réponse formelle» au projet d'accord de coopération nucléaire proposé par l'AIEA. Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères a précisé que la réponse de Téhéran avait jusqu'à présent été présentée «oralement». «Nous appelons l'Iran à donner sans délai une réponse formelle», a déclaré le responsable français à la presse. «La réponse iranienne transmise oralement à l'AIEA propose des changements au projet d'accord», a-t-il ajouté. Un accord entre l'Iran et les puissances nucléaires est considéré comme crucial pour apaiser les tensions sur le programme nucléaire iranien controversé, purement civil selon le régime islamique, mais visant d'après les Occidentaux la fabrication d'une bombe atomique.