Le nombre des victimes des mines antipersonnel a reculé depuis la ratification de la convention d'Ottawa et surtout durant les deux dernières années. C'est ce que révèlent les résultats d'une étude relative aux impacts socioéconomiques des mines antipersonnel en Algérie présentés jeudi au cercle de l'armée de Beni Messous par Mme Nouria Remaoun, directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), lors d'une rencontre sur le déminage humanitaire organisée par le Cnes. «L'engagement de l'Algérie en ratifiant la convention d'Ottawa a été positif sur deux plans : diminution du nombre des victimes et recul des zones à accidents dus aux mines antipersonnel», indique Mme Remaoun, affirmant que «lors des deux dernières années, les accidents ainsi que les zones polluées ont diminué». En 2005, précise-t-elle, sept wilayas étaient polluées, mais en 2007 quatre wilayas seulement (Naâma, Béchar, Guelma et El Tarf) ont enregistré des accidents dus aux mines. Les victimes sont essentiellement de sexe masculin. Cette étude devrait permettre aux pouvoirs publics de prendre des décisions en matière d'identification des zones minées et de déterminer les lieux d'intervention des équipes de déminage. Regroupant plus de trois millions d'habitants, sept wilayas ont été concernées par cette étude, dont trois à l'ouest (Tlemcen, Naâma et Béchar), et quatre à l'est (Tébessa, Souk Ahras, Guelma et El Tarf). Vingt communes ont été sélectionnées sur les quarante-deux relevées comme communes à risque sur un total de 198 1230 personnes interviewées lors de cette enquête menée en 2009 sur une période de six mois. L'étude s'est également intéressée à l'impact socioéconomique, notamment aux victimes handicapées physiques ou celles souffrant sur le plan psychique, a expliqué la directrice du CRASC. «Dans d'autres communes, la population souffre de stress, de peur et d'angoisse», fait-elle remarquer. «Tous ces impacts ont eu des incidences socioéconomiques sur les victimes, lesquelles ne sont plus en mesure de travailler ou de vaquer à leurs occupations comme auparavant», souligne Mme Remaoun, relevant que la combinaison de ces trois indicateurs a conduit à classer les communes selon des impacts fort, moyen et faible. «C'est ainsi que les pouvoirs publics pourraient adopter des mesures de prise en charge», dit-elle, recommandant d'accorder la priorité aux 17 communes dont les terrains sont encore minés. Les résultats de cette étude ont été également présentés au Conseil national économique et social (Cnes) et au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).