Warda, égale à elle-même et en dépit des signes apparents de fatigue, a fait vibrer les cœurs de la foule venue l'admirer et surtout l'écouter. Ministres, diplomates, représentants diplomatiques, figures historiques et artistiques étaient toute ouïe pour Warda qui fut plébiscitée par la grande foule qui a pris d'assaut la salle Atlas où elle s'est produite en cette veille du 1er novembre, célébration du déclenchement de la Révolution armée. La foule nombreuse qui, dès 21h, avait investi la salle Atlas (Bab El Oued) piaffait d'impatience de revoir celle qui a enflammé les passions des Algériens et ranimé la flamme révolutionnaire avec ses paroles poétiques écrites à l'effigie de l'Algérie, son pays natal. Ce n'est que vers 22h qu'elle fit son apparition sous les applaudissements et les youyous qui fusaient de partout créant une atmosphère festive. Son apparition provoqua une certaine frénésie parmi la foule et à peine eut-elle entamé les premiers couplets de Ya Djazaïr qu'elle s'est vu gratifiée, sur scène, d'un bouquet de fleurs, remis par le ministre des Moudjahidine, et ce, sous le regard de la ministre de la Communication et de la Culture, Khalida Toumi, et de tous le parterre de personnalités présentes. Un signe gracieux devant lequel la diva ne resta pas indifférente puisqu'elle exprima sa satisfaction en portant sa main au cœur comme pour indiquer l'amour qu'elle voue pour l'Algérie. Une gratification qui la touche profondément à telle enseigne que des larmes lui perlèrent aux paupières. Des perles qui se transformèrent en larmes. Tout en mettant en avant son sentiment révolutionnaire et pour marquer de sa présence, la célébration du déclenchement de la révolution, elle enchaîna avec Aïd El Karama (Fête de la dignité), un tube que les spectateurs connaissent parfaitement et le prouvèrent en l'accompagnant en chœur. Un pur moment de bonheur qui remua bon nombre de personnes. L'intensité de l'émotion qu'exhalait la cantatrice provoqua un séisme émotionnel parmi la foule notamment parmi les anciennes moudjahidate dont certaines laissèrent échapper des larmes. Langoureuse et nostalgique à la fois, Warda El Djazaïria a su capter les cœurs des Algériens qui reconnaissent en elle, un symbole voire une icône qui marquera à jamais les annales de la musique de sa voix inoubliable de sirène. Comment citer cette soirée artistique sans parler de l'orchestre philharmonique algérien qui l'accompagnait avec dextérité et virtuosité. Une reconnaissance soutenue par le public et par la ministre de la Culture qui en fit des louanges. Deux heures de spectacle, de bonheur et d'émotions offertes par une grande dame de la chanson arabe et un orchestre algérien qui a surpris plus d'un. A l'issue du tour de chant, le public exprima son admiration pour Warda et, se tenant debout, a ovationné pendant qu'elle quitta la scène, escortée jusqu'à sa loge, par une pléiade de gardes de sécurité, de scouts et de personnalités. Le rideau était tombé sur la scène de l'Atlas pour permettre aux citoyens de lever le rideau d'un autre spectacle en lumière et en couleurs sur la place El Kettani.