Le procès de la Cnas figure parmi les dossiers «noirs» de dilapidation et de détournement de deniers publics à Sétif. Si l'affaire du CHU de Sétif, dont le verdict est tombé il y a à peine une quinzaine de jours, n'a pas livré tous ses secrets pour n'avoir traité qu'un seul aspect de l'affaire, il est attendu que le procès de la Cnas emprunte le même cheminement. Le verdict du procès de l'affaire de la Cnas sera prononcé mercredi 11 novembre, après son report le 28 octobre dernier. Les chefs d'accusation retenus contre les prévenus sont le détournement de deniers publics, la dilapidation de fonds de la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas) de Sétif et la destruction des archives. Ainsi, 3 anciens directeurs, leurs adjoints, liquidateurs, contrôleurs, caissiers, entrepreneurs, pharmaciens et transporteurs de malades sont passés par la barre des accusés pour répondre aux faits qui remontent à la période étalée entre le début de l'année 1997 et fin 2004. Au total, les enquêteurs ont retenu près de 6 milliards de centimes détournés, plus de 11 milliards de centimes dilapidés et plus de 100 milliards de centimes comme dépenses non justifiées, des chiffres recueillis essentiellement au niveau de la direction générale, des centres payeurs, des services de recouvrement et des archives. Pour le cas de certains entrepreneurs impliqués, les certificats de mise à jour leurs ont été délivrés alors qu'ils étaient redevables à la Cnas de montants dépassant les 4 milliards de centimes. Plus de 104 milliards de centimes représentent le chiffre des dépenses non justifiées, alors que 17,5 milliards de centimes n'ont pas été enregistrés dans le chapitre des dépenses au niveau des documents comptables. Les transporteurs de malades privés ont été aussi cités dans l'affaire pour avoir encaissé à maintes reprises les mêmes factures réactualisées et procédé au transport de malades non assurés avec la complicité des responsables de la Cnas, alors qu'un directeur d'une agence est coupable d'avoir dilapidé près de 5 milliards de centimes dans le chapitre des dépenses de la Cnas en matière de médicaments avec la complicité de quelques agents et contrôleurs, c'est alors qu'est apparue l'implication de quelques pharmaciens privés de la ville de Sétif. Des agents et des contrôleurs ont été cités pour avoir participé à la dilapidation et au détournement des fonds de la Cnas de Sétif par une série d'actes contraires à la loi, tels que le remboursement de médicaments non remboursables, l'usage du même dossier médical pour plusieurs actions de remboursements, le remboursement de dossiers de personnes fictives ainsi que le remboursement de dossiers médicaux signés par un médecin fictif. Enfin, ce qui marque l'ampleur du préjudice de détournement, de trafic, de falsification et de dilapidation portés à la Cnas demeure la destruction des archives et la détérioration des conditions de leur conservation intentionnelle, où aucune norme de gestion et de préservation n'a été respectée.