Les habitants du quartier Djenane Sfari, commune de Birkhadem, ont fermé lundi vers 16h l'autoroute Alger-Blida au niveau de leur cité, selon des témoins. Un climat d'émeute, précise-t-on, a enveloppé cette agglomération suite au décès d'une personne, un maçon originaire du Chlef, dans un accident de la circulation. La victime a tenté de traverser l'autoroute avant d'être renversée par un automobiliste. Exprimant leur colère, les résidents ont entre autres brûlé des pneus au milieu de la chaussée. Le trafic, très dense sur cet important axe routier, a été considérablement ralenti. Le tronçon bloqué a été toutefois rouvert à la circulation automobile après l'intervention des services de sécurité. A travers cette ultime manifestation de rue, les habitants ont affiché leur indignation quant à la non-prise en charge de leurs doléances. Cela fait depuis décembre 2005 que les associations du quartier demandent publiquement à ce qu'une passerelle soit construite à hauteur du local d'un artisan de céramique pour permettre des déplacements sécurisés entre Djenane Sfari et Djenane El Afia, deux agglomérations traversées par la voie rapide Alger-Blida. A cette époque, ces associations avaient invité la population locale, à travers des affiches, à signer une pétition allant dans ce sens. L'appel n'a jamais été entendu. Pourtant, le danger est réel. Pour se rendre au marché, au CEM Si El Houas ou à la station de transport urbain, les résidents de Djenane Sfari sont tenus de monter au centre-ville de Birkhadem. A la sortie du quartier, des femmes, des hommes et surtout des centaines d'écoliers traversent directement l'autoroute. Pis, au lieu de prendre la piste aménagée en contrebas de la voie express, du côté de Djenane El Afia, ils circulent sur la voie rapide sur une longueur de 300 m, soit de la sortie de la localité jusqu'à la fourrière pour véhicules de l'APC. Djenane Sfari et Djenane El Afia communiquent à travers une passerelle posée dans les années 1990 du côté du grand cimetière. Pour l'emprunter, les habitants doivent descendre plus bas sur 500 m avant de remonter vers le centre-ville. Comme ils rechignent à cette corvée, les piétons risquent leur vie en coupant l'autoroute. Au lieu de l'ouvrage ancien, les associations demandent «une passerelle plus utile». Les accidents, comme celui de lundi, sont nombreux du fait que la sortie du quartier est coincée entre deux grands virages de l'autoroute. Les piétons sont toujours pris au dépourvu.