«La construction d'une passerelle devient une urgence. L'Etat doit intervenir pour mettre fin à certains agissements.» La route nationale reliant Alger à Blida a été fermée à la circulation, lundi dernier, par des citoyens au lieudit Djnane Sfari au niveau de Birkhadem. Tout a commencé quand un accident mortel s'est produit. Chronologie d'un drame: il est 15h20. Le dénommé Smaïl, un jeune homme habitant la région de Messelmoune à Cherchell et ouvrier agricole dans les champs de Djnane Sfari, est allé acheter du pain chez le boulanger d'en face (quartier Djnane El Affia). Ayant la flemme d'emprunter la passerelle, il a préféré abréger le chemin et ce, en traversant la route. Et là, le drame survint et c'est sa propre vie qui a été abrégée. Un automobiliste au volant d'une Renault Clio est arrivé à toute vitesse tentant de doubler en contrevenant au Code la route. Malheur. Le jeune Smaïl, qui se trouvait sur la bande d'arrêt d'urgence, a été percuté de plein fouet et projeté à une dizaine de mètres plus loin rendant l'âme sur le coup. Les agents de la Protection civile dépêchés sur les lieux n'ont pu que constater le décès. La dépouille mortelle n'a été évacuée que vers 18h et ce, malgré la présence de la Police et de la Gendarmerie nationale. Les citoyens des deux quartiers sus-cités, profondément meurtris, ont alors entrepris de fermer «le tronçon de la mort» à l'aide de troncs d'arbres provoquant un bouchon énorme. Les véhicules qui se rendaient à Blida ont dû rebrousser chemin en faisant un détour via la route de Baraki. Cette protestation, signalons-le, s'est passée sans heurts et avec un calme exemplaire. «Même les gendarmes présents ont été compréhensifs et ont respecté notre douleur», affirme un jeune du quartier. Vers 20h, M.Saâdoune, président de l'APC de Birkhadem, est arrivé sur les lieux. Après avoir écouté les doléances des citoyens, il a demandé un délai de 10 jours pour entamer les travaux de l'érection d'une passerelle à ce niveau. «Si d'ici-là rien n'est fait, je vous promets que je démissionnerai», a-t-il ajouté. Hier encore, les traces d'une douleur indescriptible étaient encore visibles sur les visages. Les riverains, approchés, ont expliqué que le recours à la fermeture de la RN n'a été motivé que par le nombre des vies humaines happées sur cet axe. «Il ne se passe pas une semaine sans qu'un accident mortel ne se produise. Quand on entend les crissements des freins, on n'ose plus regarder car on sait qu'une énième personne vient d'être fauchée à ce niveau de la route», raconte, amer, Abdenour. Selon ce dernier, les citoyens des deux quartiers exigent que soient engagés des travaux pour la construction d'une passerelle.