Même si la situation actuelle est caractérisée par une accalmie, le ministère de l'Agriculture a décidé de renforcer le dispositif national d'intervention et de lutte antiacridienne. Selon Djamel Barchiche, chargé de communication au ministère de l'Agriculture, les zones prospectées abritant les aires habituelles de survie dans les wilayas de l'extrême sud, à savoir Tamanrasset, Adrar et Illizi, sont surveillées. A ce jour, «plus de 2650 ha ont été traités et 121 000 ha prospectés dans le cadre de ce dispositif national d'intervention», a-t-il assuré. «Le dispositif national d'intervention mis en place depuis l'invasion acridienne de 2004-2005 est assuré par quatre équipes de surveillance et de traitement de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV), qui sillonnent les zones habituelles d'activité du criquet pèlerin situées au Sahara central et dans l'extrême sud.» Tout en rassurant qu'aucune signalisation de l'activité n'a été enregistrée, le même responsable a relevé que les conditions écologiques sont relativement favorables pour la saison. Des mesures préventives ont été prises, à cet effet, au plan national pour faire face à une éventuelle menace en renforçant le suivi de l'évolution de la végétation saisonnière au nord de la Mauritanie par des images satellites haute résolution de l'Agence spatiale algérienne (ASAL) et en confortant le dispositif national de surveillance et de lutte dans les zones frontalières avec le Niger et le Mali, les bases de lutte antiacridienne de Bechar, Tamanrasset, Adrar, Ghardaïa et Biskra en moyens d'intervention. Un plan régional de surveillance en appui En vue de garantir l'efficacité des programmes nationaux de lutte, les pays du Maghreb ont élaboré «un plan d'action régional de surveillance et de lutte en cas de menace acridienne» qui sera mis en œuvre en cas de recrudescence de l'activité acridienne en Mauritanie. Cette recommandation a été émise lors d'une réunion régionale des experts, tenue du 28 octobre au 1er novembre 2009 à Nouakchott, sous l'égide de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO). Les principales recommandations des experts portent sur l'intensification des prospections afin de détecter l'activité acridienne et procéder aux traitements le cas échéant. Ce dispositif, poursuit-il, a été renforcé par cinq équipes dont deux équipes algériennes pour assister leurs homologues mauritaniens dans les opérations de surveillance et de lutte. A propos de la situation en Mauritanie, où plus de 4000 ha ont été traités depuis le début des opérations de lutte, soit le 11 septembre, le responsable a noté que l'activité acridienne est caractérisée par des infestations sur presque l'ensemble des zones prospectées. «Ces populations, selon lui, sont en début de concentration notamment aux environs de Nouakchott et Trarza, au centre du pays. Le dispositif d'intervention des services mauritaniens a été renforcé de 18 équipes de prospection et de lutte du Centre national de lutte antiacridienne».