Tonitruante sortie de Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France. Après les multiples attaques venimeuses lancées contre l'Algérie par quelques opérateurs économiques français vraisemblablement mécontents des mesures contenues dans la LFC 2009, le diplomate algérien brise le silence et remet les pendules à l'heure. Invité à s'exprimer dans le cadre du Forum 2009 du Réseau des algériens diplômés des grandes écoles françaises (Reage), dont les travaux se tiennent dans la capitale française, Missoum Sbih n'a pas du tout été tendre à l'endroit de certains opérateurs économiques hexagonaux qui ont osé remettre en cause la souveraineté de l'Algérie dans le choix de ses textes de loi. Plus qu'une réaction, somme toute ordinaire, c'est une véritable mise au point officielle qu'a adressée le diplomate algérien à l'endroit de cette catégorie d'opérateurs. En ce sens, le discours de l'ambassadeur ne souffre pas de la moindre équivoque. Il mettra carrément les points sur les «i» en déclarant ceci : «quand les pays occidentaux ont, sans complexe et sans scrupules, pris, pour face à la crise économique mondiale, des mesures à caractère exceptionnel qui ont ébranlé les fondements même de l'économie de marché, ils ont alors dit, nonchalamment, avec le sentiment du devoir accompli, qu'ils étaient sur la bonne voie. Par contre, quand l'Algérie prend des mesures relativement limitées pour la sauvegarde de son économie, on pousse des cris d'orfraie et on va jusqu'à dire, le plus solennellement du monde, que l'Algérie fait fausse route.» Vraisemblablement irrité par ce genre d'attitude, Missoum Sbih ira même jusqu'à dire «qu'une telle déclaration, outre qu'elle ne respecte pas notre souveraineté et nos choix, est incompatible avec l'esprit de partenariat et jette un trouble sur la véritable nature des rapports que l'on voudrait établir avec notre pays». L'ambassadeur d'Algérie en France a expliqué auparavant que les mesures contenues dans la mouture de la LFC 2009 avaient pour objectif d'assurer la traçabilité des opérations de commerce extérieur, d'en limiter l'étendue face à une croissance sans précédent des importations et surtout d'impliquer les IDE dans l'effort de production, de création d'emplois et de richesses et limiter le plus possible sa concentration dans la sphère de commerce extérieur. Il ne terminera pas son discours avant de mettre en exergue l'intérêt qu'accorde l'Etat algérien à sa communauté basée à l'étranger et au retour des compétences au pays afin que ce dernier puisse bénéficier de leur expertise, de leur savoir-faire et expérience acquis à l'étranger. FCE : la LFC 2009 est la résultante de la faiblesse des IDE Présent aux travaux du 3e Forum du Reage, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a soutenu que «les dispositions contenues dans la LFC 2009 sont la résultante de la grande déception devant la faiblesse des IDE». Faisant preuve de l'évolution de l'économie algérienne, le président du FCE expliquera que la LFC 2009 est intervenue «20 ans après la libéralisation de l'économie nationale et de nombreux aspects conjoncturels ayant conduit à une dérive et à une perversion du système libéral et à une hypertrophie du secteur commercial basé sur l'importation conduisant à l'affaissement de la production industrielle nationale». Tout en se disant convaincu que la LFC 2009 ne remet en aucun cas en cause l'option de la libéralisation du marché et que les mesures qu'elle contient sont, de son avis, conjoncturelles et renforcent le rôle de l'Etat régulateur, Réda Hamiani ne manquera pas de souligner l'importance des IDE pour la structure de l'économie algérienne. «Les IDE sont indispensables pour peu qu'ils aient un effet restructurant car il est nécessaire d'avoir une industrie qui réponde aux besoins de la population», a fait savoir le président du FCE. D'autres acteurs économiques, à l'image de Issaâd Rebrab, pour ne citer que celui-ci, ont, quant à eux, mis l'accent sur le fait que le marché algérien est attractif pour les IDE.