L'appel au débrayage lancé par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation et de l'enseignement à l'issue de leur dernière rencontre avec le ministre, «jugée non fructueuse», selon eux, a été, dans son premier jour, très largement suivi à Biskra. En effet, une paralysie quasi totale a été enregistrée au niveau de la totalité des établissements scolaires répartis sur le territoire de la wilaya, tous paliers confondus, plus particulièrement le secondaire, où les élèves ont rebroussé chemin dès la levée des couleurs, un rituel ponctué aussi de l'écoute de l'hymne national. Joint par nos soins, Mourad Bensaada, coordonnateur du bureau de wilaya du Cnapest, nous a déclaré que le mot d'ordre d'une grève générale d'une semaine reconductible observée à partir d'hier a été suivi à la lettre. En termes de pourcentage, notre interlocuteur ajoute que»la grève a déjà atteint dans ses premières heures les 100%». Il y a lieu de souligner que les enseignants grévistes, en particulier ceux affiliés au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), jugent non évolutive la série de dialogues engagés avec le ministère de tutelle et qu'elle ne dépasse le cadre de rencontres de courtoisie, lit-on dans leur communiqué affiché dans les salles de professeurs au niveau des lycées. Par conséquent, ils tiennent à réaffirmer leur attachement aux revendications historiques exprimées à maintes reprises, à savoir le régime indemnitaire, lequel doit être revu, et ce, en fonction de la nouvelle grille salariale, ainsi que son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, la revalorisation du point indiciaire, le contrôle du dossier épineux des œuvres sociales, lequel, disent-ils, demeure accaparé par l'Ugta, l'intégration des enseignants contractuels dans leurs postes de travail et enfin la médecine du travail. Les grévistes appellent à de véritables négociations à l'issue desquelles leurs revendications peuvent aboutir. Ils jugent que le débrayage est la seule voie légitime pouvant faire pression sur le ministère de tutelle pour prendre en considération leurs doléances. Pour rappel, selon les Cnapestistes, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase est, «outre l'indifférence observée par le ministère de l'Education nationale, la dernière circulaire du Premier ministre, dont l'objet est la non-application du régime indemnitaire avec effet rétroactif», ce qui n'a pas été du goût des représentants du corps enseignant.