Quand ce ne sont pas les citoyens qui «bloquent» certaines APC de l'intérieur du pays, les élus sont toujours là pour les suppléer. Alors que les raisons ne manquent pas pour susciter de cycliques colères chez des citoyens dont le premier réflexe est d'aller en découdre du côté de la mairie, voilà que ceux qui sont censés avoir la charge de régler les problèmes y vont franchement pour geler une activité municipale déjà pas très brillante en temps normal. L'humour populaire, souvent pertinent et parfois capable de génie, est impitoyable : «notre APC est bloquée depuis des mois à cause de problèmes de majorité et franchement, la différence n'est pas très perceptible. Quand nos élus travaillent, la situation ne s'améliore pas et quand ils arrêtent de le faire, elle n'empire pas non plus», nous confiait récemment un citoyen qui semblait prendre un réel plaisir dans un constat qui aurait pu n'être qu'une piètre consolation. Mais les boutades, aussi fines soient-elles, restent des boutades. Quand une mairie cesse de fonctionner avec les mécanismes réglementaires en vigueur, il y a tout de même problème. Coincée entre le souci d'imposer la légalité et l'appréhension de ses impacts politiques, la tutelle n'a pas toujours agi ou réagi avec bonheur dans les situations les plus compromises au niveau des municipalités. En parallèle, les dispositions légales en matière de fonctionnement ne recoupent pas systématiquement les données électives en présence en raison de situations inédites ou de changement de couleurs, trop fréquents pour être maîtrisés. Souvent tenus en dehors des bagarres d'intérêt qui ont lieu dans les murs de l'institution chargée d'assurer leur «bonheur», les citoyens assistent, dans une rage impuissante ou une hilarité jouissive, au retrait de confiance qui tarde à aboutir, aux exclusions pas nettes, aux impossibles alliances et dans ces cas de figure au même résultat : la cessation d'activité. Qui finit le plus souvent par boucler la boucle, c'est-à-dire en touchant les derniers espaces de service encore disponibles pour les «administrés». Pendant ce temps, ces derniers attendent sagement la prochaine recomposition pour revenir à la charge. Et le fait qu'ils ne viennent jamais en découdre en période de «crise» est caractéristique de leur rapport aux élus : réglez vos problèmes tout seuls et nous reviendrons vous parler des nôtres, qui ne sont pas tout à fait de la même nature. Même si on se relaie dans le blocage. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir